Mme Marie-Thérèse Hermange souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les sujets soumis, d'une part, aux lycéens du baccalauréat de la série L'enseignement scientifique, d'autre part, aux lycéens du baccalauréat technologique, pour l'épreuve anticipée de Français, lors de la session 2005. Le texte soumis aux lycéens du baccalauréat scientifique demandait, à partir de la lecture d'un article du journal Le Monde, d'exposer les arguments en faveur de l'autorisation légale de l'IVG en France. Quant au texte soumis aux élèves du baccalauréat technologique, il proposait, à partir d'une chanson de Pierre Perret, intitulée « Lily », de se mettre à la place de Lily, jeune fille somalienne arrivée à Paris depuis un an, qui adressait un courrier à sa famille restée en Somalie. Il était précisé que dans cette lettre, Lily dénonçait l'intolérance ainsi que le racisme dont elle était victime. La formulation de tels sujets représente elle-même une certaine forme d'intolérance, puisque l'élève qui n'exprime pas une opinion en conformité avec celle du professeur a de fortes chances d'être pénalisé lors de la notation. En outre, le choix des sujets est d'autant plus étonnant que le respect des droits de l'Homme, et notamment l'égalité, la liberté et la sûreté, guide constamment la France dans son oeuvre législative. En conséquence, elle lui demande donc de l'informer sur la manière dont sont choisis les sujets du baccalauréat, et s'il envisage, pour l'avenir, une sélection de sujets qui suscitent une réflexion objective certaine chez les jeunes Français, qui incarnent l'avenir de notre pays.
Le sujet de l'épreuve anticipée d'enseignement scientifique du baccalauréat en sciences de la vie et de la terre destiné aux élèves de la série littéraire proposait, au choix, un exercice portant sur le thème « procréation, maîtrise de la reproduction ». Une des questions, fondée sur un court extrait du journal Le Monde du jeudi 9 décembre 2004, demandait aux candidats de dégager l'argumentation donnée par cet article en faveur de l'autorisation légale de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) en France. Le barème attribuait deux points sur vingt à cette partie du sujet. Cette question a soulevé de nombreuses interrogations. Il convient pour autant de relever que le thème de la question s'inscrivait dans le programme des sciences de la vie et de la terre, et que seule la capacité à restituer des connaissances et à raisonner scientifiquement devait être évaluée. Par ailleurs, et c'est essentiel, pour les correcteurs, les références éthiques de chaque candidat en la matière n'entraient nullement dans les critères d'appréciation de la réponse. Cependant, le choix du texte et de la formulation de la question a pu heurter la sensibilité de certains candidats, ou troubler certaines familles. Il en fut de même pour le sujet d'écriture d'invention proposé dans l'épreuve de français des épreuves anticipées du baccalauréat technologique : l'exercice qui visait à apprécier la capacité à s'inscrire dans une logique argumentative, en continuité avec un texte de référence (la chanson « Lyly » de Pierre Perret), a été parfois mal interprété. Par conséquent, le ministre a rappelé à l'inspection générale de l'éducation nationale et aux recteurs d'académie leurs responsabilités respectives dans le choix des sujets en insistant sur la nécessité de ne pas retenir les sujets qui, dans leur conception ou leur formulation, pourraient heurter la sensibilité des candidats ou mettre les correcteurs en difficulté.
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