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Bernard Fournier
Question écrite N° 18516 au Ministère de l'économie


Conséquences financières de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) pour les classes moyennes

Question soumise le 7 juillet 2005

M. Bernard Fournier attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les conséquences financières importantes qu'a l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) pour les classes moyennes. En effet, le barème de cet impôt n'ayant pas été actualisé depuis 1997, le nombre de redevables assujettis a augmenté depuis cette date jusqu'en 2003 de 67,5 %, passant de 179 000 foyers à 300 000. Cette forte augmentation, qui s'est poursuivie de 2003 à 2004, est due principalement à la hausse des prix de l'immobilier, l'ISF taxant surtout les immeubles. Ainsi, certains citoyens se retrouvent dans des situations tout à fait paradoxales, notamment lorsqu'ils ont acheté une maison dans des lieux peu prisés à l'époque ou avant la flambée des prix de l'immobilier. Quelques-uns doivent s'acquitter de l'ISF alors qu'ils ne sont pas assujettis à l'impôt sur le revenu. Ce ne sont pas des spéculateurs, mais tout simplement des citoyens qui souhaiteraient jouir du fruit de leur travail, c'est-à-dire de leur résidence principale. En conséquence, il souhaiterait savoir si le Gouvernement compte entre autres relever le barème de base ou entreprendre d'autres réformes de l'ISF.

Réponse émise le 25 août 2005

Aux termes de l'article 885 D du code général des impôts, l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) est, en principe, assis, recouvré et acquitté selon les mêmes règles que les droits de mutation par décès. L'assiette de I'ISF est constituée par la valeur nette, au 1er janvier de l'année d'imposition, de l'ensemble des biens, droits et valeurs imposables appartenant au foyer fiscal, soumis à cet impôt. Le seuil d'assujettissement à l'impôt, fixé depuis le 1er janvier 2005 à 732 000 euros, permet dans la grande majorité des situations, de ne pas taxer la valeur du patrimoine correspondant à la résidence principale. Par ailleurs, l'abattement légal de 20 % applicable à la valeur vénale de l'immeuble contribue à prendre en compte l'occupation de la résidence principale par son propriétaire. Mais, il ne peut être envisagé d'exclure totalement de l'assiette de l'ISF les résidences principales. Une telle exonération procurerait en effet un avantage injustifié par rapport aux autres biens et, notamment, par rapport aux autres contribuables à cet impôt qui font le choix d'être locataire de leur résidence principale. Enfin, il est rappelé que le Parlement a adopté, dans le cadre du projet de loi de finances 2005, d'une part, la revalorisation au 1er janvier 2005 du barème de l'ISF en fonction de l'inflation (1,7 %) et d'autre part, le principe d'une actualisation annuelle de ce barème en fonction de celle retenue pour l'impôt sur le revenu. Le barème de l'ISF sera donc actualisé au 1er janvier 2006 en fonction du taux d'inflation qui sera retenu pour l'actualisation du barème de l'impôt sur le revenu dans le projet de loi de finances pour 2006. Le Premier ministre a mandaté le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie et le ministre délégué au budget et à la réforme de l'Etat pour étudier d'ici à l'automne l'impact de la fiscalité du patrimoine sur la croissance et sur l'emploi.

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