M. Georges Mouly attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur le problème posé par la place de la langue française dans la recherche informatique. Point n'est besoin, en effet, d'être grand clerc pour constater que sur les principaux moteurs actuels de recherche, c'est bien la langue anglaise qui prédomine largement, avec en moyenne neuf réponses sur dix aux différentes questions posées, la dixième étant allemande ou française, lorsque ladite question relève de ce qu'il est convenu de considérer comme le patrimoine national, qu'il soit littéraire, artistique ou scientifique. S'il paraît aujourd'hui regrettable d'avoir consacré tant d'argent à l'édification de la gigantesque Bibliothèque de France, quand il aurait été infiniment plus judicieux de numériser les ouvrages de ladite bibliothèque, comme les Anglo-Saxons l'ont fait et continuent de le faire, il est toujours temps de rattraper le temps perdu. C'est pourquoi il le remercie de bien vouloir lui préciser l'état actuel de la numérisation des ouvrages en langue française et leur place sur internet.
Consciente des enjeux de la présence de contenus culturels francophones et européens sur les réseaux de l'Internet, la France a proposé, en liaison avec divers partenaires européens, un projet de Bibliothèque numérique européenne. Sur la base des conclusions du comité de pilotage national réuni entre juillet 2005 et janvier 2006, la France porte ce projet auprès de la Commission européenne et des autres Etats membres. Par ailleurs, afin de proposer de nouveaux contenus pour la contribution française à la bibliothèque numérique européenne, le Gouvernement a décidé le 8 février d'engager la numérisation massive de collections libres de droits de la Bibliothèque nationale de France (BNF), qui convertira dès cette année la majorité des collections de livres de sa bibliothèque numérique Gallica (environ 60 000 documents), pour les rendre indexables par les moteurs de recherches et interrogeables pour les internautes. A partir de 2007, l'objectif sera de numériser chaque année plusieurs dizaines de milliers de nouveaux documents. Parallèlement sont étudiées les conditions juridiques et économiques permettant la diffusion de contenus sous droits, proposés par les éditeurs, via la bibliothèque numérique européenne. Enfin, du point de vue français, il est essentiel que les contenus produits soient librement accessibles à tous les moteurs de recherche, sans exclusivité, pour être diffusés le plus largement aux internautes du monde entier.
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