M. Pierre Mauroy appelle l'attention M. le ministre des affaires étrangères sur les évolutions intervenues dans les négociations de la France avec les autorités colombiennes visant à libérer Ingrid Bétancourt et sa collaboratrice, Clara Rojas. Suite au voyage de M. le ministre en janvier dernier, des propositions françaises, suisses et espagnoles semblaient avoir été validées par les autorités colombiennes. Ayant pour objet d'inciter le gouvernement colombien à négocier un accord humanitaire avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), il souhaiterait connaître les dernières évolutions intervenues à ce sujet et savoir si les FARC ont apporté une réponse à ces propositions. Alors que ces femmes politiques sont prises en otage depuis le 23 février 2002, il souhaiterait donc être informé des orientations prises par la diplomatie française pour favoriser la libération d'Ingrid Bétancourt, de sa collaboratrice et, de manière générale, de l'ensemble des personnes prises en otage dans le cadre du conflit colombien.
La libération de Mme Ingrid Betancourt et de Mme Clara Rojas et le sort des otages en Colombie sont une priorité constante de l'action du ministre des affaires étrangères. C'est dans cet esprit que le ministre s'est rendu à Bogota le 26 janvier dernier. A cette occasion, il s'est longuement entretenu avec le président colombien Alvaro Uribe du sort de notre compatriote et des autres otages en Colombie. Il a également rencontré lors de ce déplacement la famille d'Ingrid Betancourt, ainsi que les familles d'autres otages, que le ministre a reçues à la Résidence de France. Après avoir pris de nombreuses initiatives, la France a bâti, avec l'Espagne et la Suisse, une proposition consistant à délimiter une zone, située dans le département de Valle del Cauca, afin de permettre au Gouvernement colombien et aux FARC d'engager des négociations en vue d'un accord humanitaire permettant la libération de Mme Betancourt et d'autres otages. Le Président colombien a confirmé personnellement au ministre, lors de leur entretien, l'acceptation de cette proposition, qu'il avait rendue publique le 13 décembre 2005. Le 23 février dernier, à l'occasion du quatrième anniversaire de l'enlèvement de Mme Betancourt, de nombreuses manifestations ont témoigné de la très forte mobilisation des plus hautes autorités de l'Etat, du Gouvernement et de l'ensemble de notre pays. Le ministre des affaires étrangères est intervenu sur l'antenne de Radio Caracol, l'une des principales radios du pays, pour adresser à notre compatriote, à Mme Clara Rojas, sa directrice de campagne, ainsi qu'à l'ensemble des otages en Colombie, un message de profonde solidarité. Le même jour, la présidence de l'Union européenne a publié une déclaration qui reconnaît la nécessité de conclure un accord humanitaire et qui appuie pleinement la proposition que la France a faite, avec l'Espagne et la Suisse, pour faciliter l'ouverture d'un dialogue. Nous considérons, dans le contexte créé par la réélection du Président Uribe le 28 mai dernier, qu'il est essentiel de continuer à promouvoir inlassablement cette initiative, notamment auprès des FARC, que nous avons invités à réagir de manière constructive à cette proposition. Soucieuse que les contacts nécessaires se fassent dans la plus grande discrétion, la France espère une issue favorable qui signifierait la fin d'une épreuve terrible pour les otages et leurs proches et qui pourrait également être le signe d'une volonté de s'engager sur la voie d'une solution négociée du conflit colombien. L'accord humanitaire que la France appelle de ses voeux serait un pas dans cette direction. Notre pays demeure pleinement disponible pour accompagner la Colombie dans la recherche de la paix susceptible de bénéficier à l'ensemble de sa population.
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