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Mme Nicole Borvo Cohen-Seat attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur la situation du Lavoir moderne parisien et de l'Olympic Café à Paris, dans le 18e arrondissement. Ces deux structures sont menacées par la préfecture de police de fermeture administrative. Les motifs invoqués sont la vente de boissons alcoolisées et deux « tapages », l'un le 6 septembre à 21 h 35 et l'autre le 13 septembre à 21 h 39. Tous ces faits seraient intervenus durant le déroulement du festival « Nous sommes tous des Africains ». Il est à noter que ce festival a reçu 25 000 visiteurs pour cette 7e édition et est soutenu par la mairie de Paris, la mairie du 18e arrondissement, la délégation à la politique de la ville et le ministère de la jeunesse et des sports. Il est également labellisé par le ministère des affaires étrangères au titre de la francophonie et a fait l'objet de toutes les autorisations nécessaires. Les raisons invoquées pour fermer ces établissements sont des plus surprenantes car ils disposait d'une licence restaurant autorisant la vente de boissons alcoolisées. De plus, aucune plainte pour « tapage » n'a été déposée. De fait, les deux seules salles culturelles d'initiative privée du quartier de la Goutte-d'Or sont aujourd'hui menacées de disparition alors qu'elles accueillent 100 000 visiteurs par an avec un budget de 480 000 euros dont 120 000 de subventions en 2006. Après vingt ans d'existence, l'association emploie dix-sept salariés. Ces lieux, qui s'inscrivent dans une démarche de recherche de l'excellence artistique et de responsabilité sociale, se révèlent essentiels dans un quartier populaire difficile, Ils sont d'autant plus indispensables que ce secteur connaît des investissements dans l'équipement public déficients depuis des décennies. Dans ce quartier, qui cumule divers problèmes, et notamment un important taux de chômage, ces lieux de culture contribuent à un développement urbain démocratique. De plus, des activités socio-éducatives en direction des enfants du quartier y sont dispensées. Ces menaces de fermeture interviennent alors que le ministère de la culture et de la communication s'est déclaré très attentif à toute initiative permettant de développer une présence culturelle au sein de quartiers encore sous-équipés en lieux de diffusion et de création notamment théâtrale et affirme en outre vouloir donner à la jeune création de nouveaux moyens d'expressions et de diffusion et accompagner les projets témoignant de l'énergie collective développée par des artistes non seulement désireux d'un travail d'équipe, mais aussi sensibles à la diffusion de l'art contemporain auprès du plus large public. Le ministère de la culture et de la communication a déclaré également vouloir accompagner ces actions qui permettent à la création de s'exprimer dans toute sa diversité mais aussi de renforcer les lieux culturels de proximité. Il a enfin affirmé sa volonté d'agir en faveur d'un renforcement des conditions d'un développement culturel de ce quartier de Paris. Le ministère de la culture ne peut, par conséquent, rester indifférent aux menaces qui pèsent actuellement sur ces structures culturelles, car ces menaces sont en contradiction totale avec ses orientations proclamées. Elle lui demande comment il compte agir en faveur du maintien et du développement de ces structures.
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