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Robert del Picchia
Question écrite N° 722 au Ministère des affaires étrangères


Conditions sanitaires en Éthiopie

Question soumise le 12 juillet 2007

M. Robert del Picchia attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur les conditions sanitaires en Ethiopie. La rationalisation du réseau consulaire et les contraintes budgétaires n'ont pas permis de conserver un médecin français au consulat d'Addis-Abeba. Si les compétences professionnelles du médecin accrédité par le consulat ne sont nullement remises en cause, il faut néanmoins relever que nos ressortissants connaissent certains problèmes liés au manque de fiabilité du réseau sanitaire en Ethiopie. Pour assurer la sécurité et la qualité des soins à nos ressortissants, des rapatriements sanitaires sont parfois nécessaires mais ils ne sont pas sans poser des difficultés avec les assurances. Il souhaiterait avoir un point sur les conditions sanitaires et il lui demande si la Direction des Français à l'étranger et des étrangers en France a compétence pour négocier avec les assurances de meilleures conditions de prises en charge des rapatriements sanitaires.

Réponse émise le 22 novembre 2007

Notre poste à Addis Abeba est bien conscient de la situation sanitaire prévalant en Éthiopie, et ses préoccupations rejoignent celles du sénateur Del Picchia, eu égard aux risques importants de maladies ou d'accidents de la circulation et à la précarité de soins médicaux locaux. Le poste de médecin français à Addis Abeba était tenu jusqu'en 2002 par un médecin issu des volontaires du service national (CSN). La fin du service national a entraîné leur disparition et leur remplacement par des médecins du volontariat international. La faible attractivité des émoluments, les difficultés inhérentes au poste, le moindre attrait de celui-ci par rapport à d'autres, ainsi que la nécessité de recruter un médecin « thésé » mais âgé de moins de vingt-huit ans, tout cela explique qu'aucun médecin ne se soit porté candidat pour l'Éthiopie depuis cinq ans. Le médecin conseil français près notre ambassade a quitté ses fonctions récemment, et le poste procède actuellement à son remplacement. À ce stade, seuls des médecins étrangers se sont portés candidats. L'ambassade préférerait privilégier un médecin francophone permettant d'éviter tout problème de compréhension entre patient et médecin dû à la différence de langue. En outre, la question d'un accès privilégié à une consultation médicale demeure difficile à régler dans la mesure où les médecins locaux disposent déjà d'une clientèle sur place. La situation des Français expatriés varie en fonction de leur compagnie privée d'assurance, qui a certes intérêt, d'un pointde vue financier, à ce que ses adhérents se fassent soigner en Éthiopie, ou dans la zone. Nos compatriotes de passage sont les plus exposés aux carences du système de santé local. Certains pensent être couverts par la simple détention d'une carte bancaire. Or l'assurance qui est liée à cette dernière ne fonctionne que si le billet d'avion a été payé avec la carte et n'est valable que pendant trois mois après l'achat. Les compagnies d'assistance ont pour vocation d'amener leurs adhérents à bénéficier des soins appropriés à leur état de santé au plus près du lieu où le problème médical est apparu (accident ou déclenchement d'une maladie). Cela leur est facilité, en l'occurrence, par la présence d'un opérateur aérien régional de bonne réputation, « Flying doctors », basé à Nairobi et disposant d'infrastructures dans chacune des capitales de l'Est africain. Les évacuations sanitaires de nos compatriotes, résidents ou de passage, font, en pratique, l'objet d'un traitement essentiellement régional, vers le Kenya ou vers Djibouti, où les structures hospitalières (« hôpital américain » de Nairobi, hôpital Bouffard des Forces françaises stationnées à Djibouti), offrent le même niveau de soins que les meilleurs hôpitaux en France. Une concertation peut être envisagée avec nos partenaires médicaux habituels (Inter-Mutuelles-Assistance, Mutuelle des affaires étrangères, MGEN...) comme avec les assurances privées, sur l'opportunité de rapatrier où à tout le moins de faire établir diagnostics et examens en France. Cela se produit ponctuellement. Aller au-delà, pour obtenir, par exemple, que les assurances donnent un caractère systématique aux rapatriements en France, amènerait le département à interférer dans des relations contractuelles d'ordre privé entre les compagnies d'assurance et leurs adhérents ne se justifierait pas d'un point de vue médical, étant donné la relative proximité de Nairobi et de Djibouti Nos compatriotes (quel que soit leur statut) qui sont légitimement inquiétés par la faiblesse du système de santé éthiopien et qui refusent l'application de la seule logique financière face aux problèmes rencontrés, devraient être incités à privilégier, le cas échéant, dans leurs relations avec leur compagnie d'assurance, l'option de l'évacuation sanitaire régionale. Cela semble demeurer la seule véritable réponse aux risques sanitaires encore inhérents à un séjour en Éthiopie.

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