M. Georges Mouly attire l'attention de M. le secrétaire d'État chargé des entreprises et du commerce extérieur sur le problème posé par la faiblesse des budgets publics alloués aux foires et salons, ce qui, selon plusieurs acteurs de la vie économique, pénalise les entreprises françaises face à leurs concurrents européens ou mondiaux. Il le remercie de bien vouloir lui faire savoir si, dans le cadre des orientations prioritaires du nouveau gouvernement, un effort sera consenti sur ce point précis, afin de donner toutes leurs chances aux entreprises françaises.
Dans un marché français très internationalisé, les foires, salons et congrès constituent un pôle d'attraction important pour faire venir en France les entreprises étrangères. Selon l'Office de justification des statistiques (OJS), 63 foires ont accueilli, en 2005, 6 154 647 visiteurs et 28 974 exposants directs ; les salons, lors de 142 manifestations, ont reçu 6 346 606 visites et 54 026 exposants. Près de 120 salons français réservés aux professionnels répondent aux critères internationaux (UFI). En 2005, ils ont accueilli 30,4 % d'exposants en provenance de pays étrangers et 21,1 % de visiteurs étrangers. Dans un contexte international où la concurrence se fait de plus en plus vive, le secteur des foires et salons a cependant des handicaps à surmonter (amélioration de l'accueil des visiteurs professionnels, accès aux sites et dessertes, faiblesse de la formation initiale sur ce secteur, sous-représentation de certains secteurs de l'économie en forte croissance, dispositions sociales et fiscales...). Pour améliorer la compétitivité de l'offre française, Mme Christine Lagarde, ministre déléguée au commerce extérieur et M. Léon Bertrand, ministre délégué au tourisme, ont mis en place en décembre 2006 le comité national de pilotage des foires, salons et congrès, lieu de concertation entre les professionnels et les pouvoirs publics. Cette instance s'est dotée d'un programme de travail organisé en sept thèmes prioritaires, parmi lesquels figure un plan d'internationalisation du secteur (les foires et salons sont en effet une activité de services aux entreprises, dont l'impact est particulièrement fort dans l'accompagnement de leur développement international), des actions en faveur de l'accueil et de l'accessibilité, le développement des sites d'exposition et de congrès, le renforcement des outils de veille et d'observation, le développement des manifestations et enfin l'amélioration de la prise en compte des attentes des exposants dans la démarche de promotion menée par la filière. Le plan d'action préconise des initiatives bénéficiant d'un soutien des pouvoirs publics et visant tout d'abord à augmenter le nombre de visiteurs et d'exposants étrangers, en recourant plus largement aux programmes d'Ubifrance. Il s'agit également d'accroître l'attractivité de la France en utilisant les foires et salons pour renforcer l'image économique et scientifique de la France et des secteurs importants pour l'économie française (pôles de compétitivité). De même, ce plan d'action propose de valoriser l' « outil salon international » auprès des PME, pour faciliter l'exposition de leur savoir-faire et de leur offre en France et à l'étranger. Enfin, il suggère d'exporter les salons français à l'étranger, et de favoriser l'exportation de la technique et du savoir-faire en matière de foires, salons et congrès. Les départements ministériels concernés ont pris les mesures suivantes afin de répondre aux besoins exprimés par les professionnels du secteur : préparation de textes réglementaires concernant la reconnaissance internationale des salons ; travaux pour permettre la comparabilité des statistiques internationales avec les acteurs nationaux et internationaux ; désignation d'un interlocuteur sectoriel pour les foires et salons à Ubifrance ; mesures d'étude pour clarifier et élargir l'éligibilité des salons internationaux français à l'assurance prospection de la Coface ; renforcement de l'action de communication de Maison de la France pour valoriser la dimension économique de cette filière, notamment auprès des relais d'opinion français et étrangers. Le 28 janvier 2008, le ministre de l'économie, des finances et de l'emploi, et le secrétaire d'État chargé de la consommation et du tourisme, ont participé aux premières assises nationales de l'industrie des rencontres et événements professionnels au parc des expositions de Paris-Nord-Villepinte. Lors de cette manifestation, ils ont assisté à la signature des accords de rapprochement des activités congrès de la chambre de commerce et d'industrie de Paris et d'Unibail-Rodamco, et lancé l'extension du parc de Paris-Nord-Villepinte. Concernant le volet international, un plan d'actions sectoriel pour l'internationalisation des foires, salons et congrès a été lancé en mars 2007 à l'initiative de Mme Lagarde : les actions mises en oeuvre dans ce plan peuvent recevoir un soutien financier dans le cadre d'une procédure dite de « labellisation », confiée à Ubifrance. Les crédits alloués à ces actions doivent exercer un effet de levier et permettre d'accompagner plus d'entreprises françaises sur les marchés étrangers, notamment en abaissant leurs frais de participation aux actions retenues. Ces crédits alloués ont principalement vocation à financer des opérations collectives de terrain, à concurrence de 50 % de l'ensemble des dépenses opérationnelles éligibles et dans la limite de 3 000 euros par entreprises participantes. Plusieurs actions collectives sont envisageables : Pavillons France sur les salons à l'étranger, présentations de produits français, missions collectives, invitations d'acheteurs en France, rencontres d'acheteurs... Comme les précédents plans d'actions sectoriels, le plan d'action sectoriel pour l'internationalisation des foires, salons et congrès (PASIFSC) s'échelonne sur une durée de trois ans et s'inscrit dans une double démarche de promotion des exportations et d'amélioration de l'attractivité. Les principaux objectifs du PASIFSC sont les suivants : augmenter le nombre de visiteurs et d'exposants étrangers (les actions concernant ces deux catégories étant liées) en France à l'occasion des foires, salons et congrès ; exporter les salons français à l'étranger, notamment par la duplication de salons français. Il s'agit de créer à l'étranger des salons identiques, par le nom et par le thème, à de grands salons français à succès (par exemple Vinexpo Bordeaux et Vinexpo Asia Pacific inaugurés en mai 2006 à Hong-Kong par Mme Lagarde). L'expérience montre en effet que la duplication des salons « leader » leur est favorable ; accroître l'attractivité de la France comme place de premier choix pour les foires, salons et congrès (en coordination avec l'AFII) et utiliser salons et congrès pour renforcer l'image économique et scientifique de la France ; valoriser « l'outil salon » auprès des PME, en insistant sur son utilité en tant que vecteur d'internationalisation et faciliter l'exposition de leur savoir-faire et de leur offre en France et à l'étranger ; favoriser l'exportation de la technique du savoir-faire français en matière de foires, salons et congrès (ingénierie en développement des infrastructures, conception de stands et création d'évènements, audit des statistiques de salons, gestion des flux...). Le PASIFSC est relativement récent et n'a pas encore été mis en oeuvre dans son intégralité. Cependant, plusieurs invitations collectives d'acheteurs et décideurs étrangers sur des salons en France ont d'ores et déjà été labellisées par Ubifrance.
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.