Mme Marie-Thérèse Hermange attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur les risques d'infections nosocomiales liés à l'usage de sondes d'échographie pas ou peu désinfectées. En effet, une étude menée notamment à l'hôpital Georges Pompidou, révélée en octobre 2007, montre que les sondes externes ou internes d'échographie ne sont nettoyées en profondeur qu'une fois par jour. Or les bactéries détectées sur ces sondes sont pathogènes dans 7% des cas sur les sondes externes et dans 2,5% des cas sur les sondes internes. Une étude est en cours pour examiner si ces sondes ne porteraient pas en outre des virus. Au regard de cet impératif d'hygiène sanitaire, elle souhaite savoir si elle va généraliser par exemple, l'utilisation de la décontamination aux UV qui permet de désinfecter les sondes échographiques en 5 minutes, ou si elle entend trouver une quelque autre solution rapidement.
Le ministère de la santé et le Haut conseil de la santé publique viennent de publier des recommandations d'utilisation concernant l'usage de gaines de protection à usage unique pour dispositifs médicaux réutilisables. À la suite de demandes récurrentes, émanant notamment de professionnels de l'hygiène hospitalière, le comité technique des infections nosocomiales et des infections liées aux soins a mis en place un groupe de travail chargé d'expertiser la nécessité d'une procédure spécifique de traitement des sondes d'échographie et des endoscopes thermosensibles sans canal opérateur lorsque ces dispositifs sont munis de gaine de protection à usage unique. Le concept de protection à usage unique est inscrit dans la circulaire n° 138 du 14 mars 2001 relative aux précautions à observer lors de soins en vue de réduire les risques de transmission d'agents transmissibles non conventionnels (ATNC). Dans ce cadre, différentes raisons (endoscopes thermosensibles, incompatibilité des sondes d'échographie avec l'acide peracétique, nombre élevé d'actes, altération du matériel par désinfections répétées) ont conduit des professionnels à opter pour l'utilisation de gaines de protection sans qu'elle n'ait fait l'objet de recommandations consensuelles de bonnes pratiques pour la prévention du risque infectieux. Le groupe de travail a noté que l'évaluation du risque infectieux doit prendre en compte le fait que ces examens s'adressent à une population de patients fragilisés, âgés ou immunodéprimés et intéressent majoritairement des zones anatomiques contenant naturellement des micro-organismes. Il convient de souligner l'extrême rareté des publications rapportant des contaminations bactériennes ou virales lors de ce type d'explorations malgré la grande diversité des explorations. L'objectif de ces recommandations est de proposer à l'ensemble des professionnels concernés une conduite à tenir pour l'utilisation de ces dispositifs dans le respect des conditions de qualité et de sécurité des soins ; celle-ci est précédée par la définition d'une gaine de protection, une revue des recommandations existantes, l'identification du risque infectieux, notamment en rapport avec l'utilisation des gaines et les données cliniques disponibles. Ces recommandations aux professionnels de santé préconisent que lorsqu'une gaine de protection est utilisée et sous réserve que la sonde n'ait pas été en contact direct avec des liquides biologiques, notamment en cas de rupture de la gaine une désinfection de bas niveau est requise. En l'absence d'utilisation d'une gaine, il est rappelé que les recommandations en vigueur pour la désinfection des dispositifs médicaux doivent être appliquées. Il est à noter qu'un protocole standard est en cours d'élaboration par l'Afssaps pour définir les conditions d'étude de l'efficacité des agents ou procédés de désinfection vis-à-vis du risque représenté par les agents infectieux non conventionnels.
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