M. Adrien Gouteyron attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative sur les graves problèmes de réinsertion professionnelle, de discrimination et de non-reconnaissance dont souffrent ceux qui ont été victimes d'un cancer. S'ils sont de plus en plus nombreux à être atteints et - heureusement - de mieux en mieux soignés, il n'en reste pas moins qu'« aujourd'hui on peut guérir du cancer mais on en meurt socialement », déplore un membre de la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité), qui pointe surtout le problème du maintien dans l'emploi. Ainsi, « le patron qui craint des absences répétées va trouver un motif de licenciement ou pousser le malade à la démission ». Selon une enquête de la Drees publiée fin mars, près d'un malade sur dix dit avoir été victime d'une attitude de stigmatisation de sa famille (3 %), de proches (5 %), du milieu professionnel (3 %) ou d'autres personnes (4 %). Parmi les plus exposés, se trouvent les jeunes, les malades aux revenus modestes ou ceux portant des séquelles. Face à cette situation inacceptable, il lui demande quelles mesures elle entend prendre afin que ces malades, tant meurtris et affaiblis ne subissent pas une « double peine » : celle d'être gravement malade puis celle d'être injustement mis de côté.
Le plan cancer 2003-2007 a prévu la mise en place de campagnes de prévention et de sensibilisation pour améliorer la perception que le grand public peut avoir des personnes atteintes de cancer. Ainsi, tout au long de l'année 2007 une campagne intitulée « Nous sommes deux millions de héros ordinaires » a été conduite par l'Institut national du cancer pour faire évoluer l'image du cancer. Il s'agissait de mettre en scène sur des affiches et dans des films les deux millions de Français, représentés par quarante individus, qui vivent ou ont vécu avec un cancer. L'objectif premier de la campagne était de lever le silence qui pesait sur cette maladie. La réussite de cette campagne est une étape fondamentale dans la lutte contre les discriminations dont sont victimes les personnes atteintes de cancer. Le Haut Conseil de la santé publique a été saisi par la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative d'une demande d'évaluation du plan cancer 2003-2007. Cette évaluation sera réalisée pour la fin de l'année 2008 et permettra de préparer la suite du plan cancer en tenant compte des avancées réalisées depuis 2003. La lutte contre les inégalités restera naturellement un axe fort de la lutte contre le cancer.
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