M. Roland Courteau expose à M. le secrétaire d'État à la défense et aux anciens combattants qu'en 1985, les dirigeants européens décidèrent d'instituer une journée de l'Europe en même temps qu'ils dotaient la Communauté d'un hymne et d'un drapeau. Leur objectif était de transmettre aux jeunes générations le sens du projet européen, ce qui constituait, sans nul doute une bonne initiative.
Plus récemment, la presse se faisait l'écho d'informations selon lesquelles, le Premier Ministre n'écartait pas l'idée de faire du 9 mai, jour de fête de l'Europe, un jour férié, déclarant, qu'elle serait « discutée au Parlement… ».
Cependant, selon d'autres informations, « l'idée d'un 9 mai férié, en Europe, qui remplacerait, le cas échéant le 8 mai en France, aurait été avancée en d'autres lieux ».
Il souhaite, sur ce point, lui faire part de la légitime émotion suscitée dans le monde des anciens combattants par de telles annonces.
Il lui indique que si construire l'Europe, c'est certes faire œuvre de paix durable, sur un continent déchiré par le passé, par d'effroyables guerres, il n'en reste pas moins que le devoir de mémoire s'impose à l'ensemble des générations… au travers, notamment, des cérémonies commémoratives du 8 mai.
Il souhaite donc à toutes fins utiles, lui indiquer que les anciens combattants déportés et toutes celles et tous ceux qui ont eu à souffrir des atrocités de cette période, vivraient particulièrement mal, toute démarche, quelle qu'elle soit, qui conduirait à la suppression du « 8 mai », date qui va bien au-delà de la commémoration d'une victoire militaire tant sont exceptionnellement fortes, les valeurs qu'elle porte en elle : victoire sur le nazisme, et donc victoire de la liberté et des droits de l'homme sur la barbarie.
Il lui demande donc, de lui préciser si les informations selon lesquelles « le 8 mai » pourrait éventuellement être supprimé, sont ou non fondées.
L'opportunité de supprimer ou d'instaurer une journée nationale commémorative ne peut être tranchée avant que n'aient été rendues les conclusions de la commission de réflexion sur la modernisation des commémorations publiques présidée par le professeur André Kaspi, professeur émérite à l'université de Paris-I, créée par arrêté du 12 décembre 2007 et chargée de réfléchir aux voies du renouveau pour les cérémonies commémoratives afin d'empêcher que celles-ci ne souffrent, à terme, d'un trop grand désintérêt. Le dépôt du rapport est prévu pour le mois de décembre prochain. Il apparaît en effet nécessaire que ces cérémonies soient l'occasion privilégiée de transmettre aux plus jeunes générations les valeurs de l'identité républicaine et de la mémoire nationale. Le secrétaire d'État à la défense et aux anciens combattants précise que le travail de cette commission s'effectue notamment sur la base d'auditions et de consultations auxquelles, bien évidemment, le monde combattant est associé.
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