M. Adrien Gouteyron attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative sur les maladies chroniques, attaques cérébrales et maladies cardiaques qui, selon l'OMS, prennent progressivement le pas sur les maladies infectieuses, encore en tête il y a peu de temps. L'être humain a désormais plus de risques de mourir d'une atteinte cardio-vasculaire que d'une infection. C'est ce qui ressort des statistiques sanitaires mondiales 2008 publiées mardi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les prédictions de l'OMS pour les vingt-deux prochaines années sont les suivantes : les quatre tueurs principaux (maladies cardiaques et cérébrales vasculaires, maladies pulmonaires chroniques et infections pulmonaires) resteront dans le peloton de tête, avec 14 % de mortalité pour le coeur et 12,1 % pour le cerveau. Un enseignement majeur de ces statistiques sanitaires 2008 est le retard pris par les pays européens en ce qui concerne l'espérance de vie. Voici cinquante ans, un nouveau-né européen pouvait espérer vivre 66 ans, alors qu'un bébé d'Afrique sub-saharienne ne vivait que 38 ans, un enfant asiatique 41 ans et un petit Sud-Américain 51 ans. En un demi-siècle, l'espérance de vie a progressé de 27 ans en Asie, mais seulement de 8 ans en Europe. La situation est relativement préoccupante en Auvergne, avec une mortalité par maladies cardio-vasculaires globale et prématurée (avant 65 ans) significativement plus élevée qu'en France, ainsi qu'en Haute-Loire. On note également une prévalence de l'obésité chez les enfants de cinq-six ans scolarisés en 2004-2005 (Auvergne 9,3 %, Haute-Loire 8,4 %). Il lui demande donc de lui indiquer les grands axes de prévention de santé publique que le Gouvernement a engagés et engagera afin de lutter contre ces nouvelles causes de mortalité.
Les maladies cardio-vasculaires représentent la seconde cause de mortalité en France, avec près de 180 000 décès annuels. Les principaux facteurs de risques sont les désordres nutritionnels, le tabagisme, l'hypertension artérielle, le diabète, l'inactivité physique. Plusieurs objectifs de la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique visent à la diminution de la morbidité et de la mortalité liées aux maladies cardio-vasculaires. Dans ce cadre, différentes actions sont menées par le ministère chargé de la santé. La prévention des maladies cardio-vasculaires est notamment relayée par le programme national « Nutrition et santé » (PNNS) et le plan pour l'amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques (2007-2011). Les mesures du PNNS visent, entre autres, à une alimentation équilibrée, riche en fruits et légumes, pauvre en graisses saturées, et à la pratique quotidienne d'une activité physique. Des actions spécifiques ont été mises en place auprès des enfants, des adolescents, des personnes âgées ainsi qu'une information du public comme des professionnels de santé pour contribuer à ces objectifs. Ces actions font l'objet d'un relais auprès des médecins par les sociétés savantes spécialisées. Le plan pour l'amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques vise essentiellement à aider chaque patient à mieux connaître sa maladie pour mieux la gérer, et à élargir la pratique médicale vers la prévention. Cela concerne donc les maladies cardio-vasculaires comme les cardiopathies ischémiques, ou les accidents vasculaires cérébraux. Une campagne de prévention et d'information sur les accidents vasculaires cérébraux est menée annuellement depuis 2006 par le ministère chargé de la santé, en collaboration avec la Société française de neuro-vasculaire. Par ailleurs, les actions de lutte contre le tabagisme menées par le Gouvernement, renforcées par l'augmentation du prix et l'interdiction de vente de tabac aux mineurs de moins de seize ans, concourent à la lutte contre les maladies cardio-vasculaires.
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