Mme Marie-Thérèse Hermange attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative à propos de la prévention de la maladie rare de Buerger. Cette artérite commence à l'adolescence et les symptômes apparaissent avant 30 ans et si son étiologie reste inconnue, elle est directement liée au tabagisme actif et passif mais n'est que rarement mentionnée dans les médias et les campagnes de prévention.
Or, le tabac possède la capacité d'entraîner des spasmes artériels (rétrécissement de la lumière des vaisseaux). Les zones concernées sont les orteils et les doigts, aboutissant généralement à une gangrène (destruction des tissus) et peut entrainer une amputation. L'arrêt total et définitif du tabac semble être la mesure la plus efficace, de façon à enrayer l'évolution de cette pathologie.
Afin d'endiguer le développement de cette maladie qui touche 5% des malades atteints d'artériopathie des membres inférieurs et qui suscite d'importantes douleurs et des amputations, une action médiatique économiserait bien des souffrances morales et physiques. Dans ce but, elle lui demande si elle compte mener une campagne médiatique de prévention de cette maladie, liée à la prévention du tabagisme.
Les maladies cardio-vasculaires représentent la seconde cause de mortalité en France avec près de 180 000 décès annuels. Les principaux facteurs de risques sont les désordres nutritionnels, le tabagisme, la consommation d'alcool, l'hypertension artérielle et l'inactivité physique. La maladie de Buerger, aussi appelée thromboangéite oblitérante (TAO), est une inflammation des vaisseaux sanguins de moyens et petits calibres qui se bouchent aux extrémités (pieds et mains). C'est une maladie relativement rare, représentant 1 à 2 des artériopathies des membres inférieurs. La prévalence estimée est comprise entre 1/5 000 et 1/8 000 personnes. Elle évolue par poussées, avec engourdissement et douleurs vives dans la zone atteinte, accompagnés de l'apparition de plaies pouvant s'infecter et aboutir alors à une amputation. L'évolution et le risque d'amputation dépendent directement de l'arrêt du tabac. Les fumeurs sont les principales victimes de cette maladie : en effet, 95 % des personnes atteintes fument au moment du diagnostic. Par ailleurs, cette maladie touche surtout les hommes jeunes, entre vingt et quarante-cinq ans (8 hommes pour 1 femme). La maladie existe dans toutes les populations, mais est plus fréquente en Europe de l'Est, au Moyen-Orient et en Asie (Inde, Corée, Japon). La loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique s'est donné dix objectifs spécifiquement ciblés en termes de prévention des facteurs de risques et de prise en charge des maladies cardio-vasculaires, en particulier l'objectif 3 visant à abaisser la prévalence du tabagisme à 25 % chez l'homme et 20 % chez la femme dès 2008. Pour compléter ce dispositif, le plan national d'amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques annoncé en 2007 présente des axes concernant directement les patients, leur famille et leurs médecins : recherche, coordination et prise en charge, éducation pour la santé, formation. Avec les mesures réglementaires successives comme l'augmentation du prix du tabac, l'interdiction de vente de tabac aux mineurs de moins de seize ans (art. L. 3511-2-1 du code de santé publique) et l'interdiction de fumer dans les lieux publics au 1er janvier 2008, les actions engagées concourent à la lutte contre les maladies cardio-vasculaires dont fait partie la maladie de Buerger. De plus, la volonté du Gouvernement et du ministère chargé de la santé, en ratifiant le traité international de prévention du tabagisme de l'Organisation mondiale de la santé, a permis une baisse de la prévalence du tabagisme de 4 %, notamment avec les mesures engagées au travers du plan de lutte contre les addictions (tabac, alcool, et drogues illicites) 2004-2008, reconduit pour 2008-2012. Enfin, le Comité national contre le tabagisme à l'occasion de la Journée mondiale sans tabac, a organisé en mai 2008 une journée de prévention antitabac « Révolution'air » consacré à la jeunesse. Par ailleurs, des mesures sociales ont été instaurées en France, la maladie de Buerger fait partie des 30 affections longue durée (ALD) donnant droit à l'exonération du ticket modérateur, c'est-à-dire au remboursement à 100 % par la caisse de sécurité sociale des frais médicaux imputables à cette maladie. Une allocation d'adulte handicapé est également possible pour compenser un éventuel handicap.
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