Mme Gisèle Printz attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les conséquences de la réforme de la classe de seconde sur l'enseignement du latin et du grec.
À l'heure actuelle 465 000 élèves, collégiens et lycéens des filières L et surtout S et ES étudient le latin et le grec. Cet enseignement favorise la rigueur, l'exigence et l'effort, et permet à ces élèves de mieux appréhender la langue française par l'étude de la syntaxe et la maîtrise du vocabulaire.
En outre, l'étude des langues et cultures de l'Antiquité offre aux élèves la possibilité de s'approprier le patrimoine culturel européen. De la renaissance au XXIème siècle, en Europe, les écrivains, les philosophes, les politiques font référence à Homère, Socrate, Platon et Virgile, Tacite et Aristote…
Or, la réforme interdit de facto aux élèves des filières scientifiques de choisir des langues anciennes en établissant une concurrence entre les modules « Sciences » et « Humanité », en offrant dans les modules un enseignement renforcé des matières de tronc commun.
Loin de supprimer les filières, la réforme les renforce en marginalisant encore d'avantage la filière littéraire sans présenter les débouchés qu'elle offre. Enfin, la réforme remet en question la continuité d'enseignement du latin et du grec entre le collège et le lycée.
C'est pourquoi, elle lui demande d'agir dans la concertation et de veiller à ce que l'enseignement des langues anciennes ne soit pas le parent pauvre d'une réforme manifestement orientée vers une rentabilité immédiate des savoirs.
Le ministre de l'éducation nationale mesure toute l'importance de l'enseignement des langues anciennes pour la formation culturelle des élèves des collèges et des lycées. Il n'est donc pas dans ses intentions de limiter la place de ces disciplines dans l'enseignement secondaire. Concernant le lycée, le ministre a décidé de surseoir à la mise en oeuvre de la réforme de la classe de seconde initialement prévue à la rentrée 2009 afin de pouvoir prolonger la concertation avec l'ensemble des partenaires sociaux et des lycéens, en abordant tous les sujets et notamment l'équilibre respectif des disciplines. Il a chargé M. Richard Descoings, directeur de l'Institut d'études politiques, de conduire ce travail. Dans ce cadre, le statut des langues anciennes, langues de culture, sera bien évidemment évoqué dans la proposition faite par M. Descoings, afin que la pérennité de ces enseignements puisse être assurée.
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