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Roland Courteau
Question écrite N° 8864 au Ministère de la santé


Prise en charge du Synagis

Question soumise le 28 mai 2009

M. Roland Courteau attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur le nécessaire remboursement du Synagis, un médicament administré à 6 000 bébés par an en France, dont une majorité de prématurés, afin de les protéger contre la bronchiolite.

Il lui indique qu'elle a certes accepté de prolonger la dérogation du remboursement à 100 % pour la saison 2008-2009, mais qu'il n'y a aucune garantie que celle-ci soit reconduite pour les prochaines années. Or, il lui fait remarquer que ce médicament très onéreux est indispensable pour protéger le capital respiratoire des enfants concernés et que la baisse du taux de remboursement du Synagis ferait peser, sur les familles défavorisées, la menace d'une médecine à deux vitesses.

Il lui précise donc qu'il est absolument nécessaire que le remboursement à 100 % de ce produit soit définitivement admis.

Il lui demande, en conséquence, de lui faire connaître ses intentions.

Réponse émise le 22 octobre 2009

Le pavilizumab demeure actuellement le seul traitement bénéficiant d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) dans la prévention des infections respiratoires basses graves dues au virus respiratoire syncytial (VRS) chez les enfants nés à 35 semaines d'âge gestationnel ou moins et âgés de moins de 6 mois au début de l'épidémie saisonnière à VRS, ou chez les enfants de moins de 2 ans qui ont nécessité un traitement pour dysplasie broncho-pulmonaire au cours des six derniers mois. Depuis 1999, le taux de prise en charge par l'assurance maladie de ce traitement a été fixé à 100 % de façon dérogatoire en raison notamment de son prix élevé. L'étude observationnelle demandée par la commission de la transparence de la Haute Autorité de santé (HAS) a été communiquée après plusieurs années d'utilisation. L'examen de ces résultats a conduit cette commission spécialisée à réviser le niveau de service médical rendu (SMR) et le niveau d'amélioration du service médical rendu (ASMR). Le passage du niveau de SMR de modéré à faible est en partie lié à l'insuffisance de preuves sur la diminution du taux d'hospitalisation des enfants traités. Le taux de prise en charge d'une spécialité pharmaceutique dont le niveau de SMR a été jugé faible est en principe de 35 %. Par ailleurs, une baisse de prix a été demandée et obtenue du laboratoire exploitant, mais le coût de traitement demeure très élevé et un peu supérieur à ce qu'il peut être dans d'autres pays européens où les modalités d'accès à ce type de traitement sont généralement moins souples qu'en France (procédure d'entente préalable, strict respect des indications de l'AMM). Or, les résultats descriptifs fournis pas la firme montrent que plus de 50 % des enfants traités ne relèvent pas des indications thérapeutiques prises en charge par l'assurance maladie (15 % en dehors de l'AMM). Au regard de ces différents éléments, la prise en charge à 100 % de cette spécialité n'est pas justifiée. Néanmoins, afin d'éviter un reste à charge pour les familles, le Gouvernement accepte de maintenir transitoirement la prise en charge à 100 % lorsque l'utilisation du produit est conforme aux indications thérapeutiques remboursables.

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