M. Roland Courteau expose à M. le ministre de l'éducation nationale que, selon certaines informations, près de 5 % des jeunes de 16 ans sont illettrés tandis que plus de 13 % ne paraissent pas maîtriser totalement la lecture. Ainsi, au total, l'illettrisme concernerait près de 11 % de la population en France.
Il lui demande quelle analyse il fait de ces indications et quelles mesures il entend prendre pour mettre un terme à une telle situation.
Sur les quelque trois millions de personnes concernées par l'illettrisme, plus de la moitié ont plus de quarante-cinq ans. Ainsi, le pourcentage de personnes victimes de l'illettrisme est de 4,5 % chez les jeunes alors qu'il monte à 14 % dans la tranche d'âge quarante - quarante-cinq ans. Il n'est donc pas possible de corréler l'illettrisme à la politique menée depuis les six dernières années. Le ministère de l'éducation nationale est très conscient de la gravité du problème et de nombreuses mesures de remédiation ont été prises à tous niveaux. Aussi, afin notamment de lutter contre l'illettrisme des plus jeunes, le ministère de l'éducation nationale a lancé une profonde réforme de l'enseignement primaire. Les programmes parus au Bulletin officiel du 19 juin 2008 fournissent aux enseignants des repères précis quant aux objectifs à poursuivre dans les différents domaines de compétences qui concourent à l'apprentissage de la lecture, notamment le vocabulaire. Ces repères sont également déclinés par niveau de classe sous forme de progressions. Des protocoles nationaux d'évaluation bilan conçus par rapport aux programmes, en CE1 et en CM2, permettront de déterminer les acquis de chaque élève, les résultats en seront communiqués aux familles. L'évolution de ces résultats dans le temps permettra de mesurer les résultats de l'action de l'école. Une aide individualisée de deux heures hebdomadaires pour chaque élève qui rencontre des difficultés dans ses apprentissages a été mise en place. Le cas échéant, des stages de remise à niveau entre la fin du CM1 et l'entrée en 6e sont également organisés pendant les vacances par des enseignants au profit des élèves de CM1 et CM2 connaissant des difficultés en français et en mathématiques. Ensuite, au collège, plusieurs mesures ont été prises pour poursuivre l'effort engagé dans le premier degré. Ainsi, les nouveaux programmes d'enseignement pour le collège, élaborés dans la continuité des programmes de l'école primaire, mettent l'accent sur l'apprentissage de la grammaire et du vocabulaire. De même, afin d'adapter l'enseignement à chaque élève, des programmes personnalisés de réussite éducative (PPRE) ont été mis en place. Les PPRE sont constitués d'une action spécifique d'aide et, le cas échéant, d'un ensemble d'aides coordonnées. Pour en garantir l'efficacité, cette action spécifique est intensive et de courte durée. Une évaluation, en fin de prise en charge, permet d'établir un bilan des compétences acquises par l'élève au regard des objectifs à atteindre à la fin du cycle et de les situer au regard des exigences du socle commun. Depuis la rentrée 2008, l'accompagnement éducatif est généralisé à tous les collèges, publics et privés sous contrat. L'accompagnement éducatif aborde trois domaines : l'aide aux devoirs et aux leçons, la pratique artistique et culturelle, la pratique sportive. Sa mise en place constitue, dans un souci d'égalité des chances, une offre complémentaire hors du temps d'enseignement proprement dit. Enfin, le ministère de l'éducation nationale consulte régulièrement ses partenaires extérieurs : administration pénitentiaire, direction générale de l'emploi et de la formation professionnelle et Agence nationale de lutte contre l'illettrisme, dont la directrice a été reçue le mardi 18 novembre 2008 par la direction générale de l'enseignement scolaire pour faire le point sur les nombreuses actions menées par cette agence auxquelles le ministère contribue financièrement.
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