M. le président. La parole est à M. Jean-Claude Etienne.
(Applaudissements sur les travées de l'UMP.)
M. Jean-Claude Etienne. Ma question s'adresse à Mme la ministre de la santé et des sports.
Nos concitoyens se posent beaucoup de questions à propos de la grippe A/H1N1. Faut-il ou non se faire vacciner ? À mon avis, il n'y a pas à hésiter. Quoi qu'il en soit, les cas de grippe amenant à consulter un médecin généraliste viennent d'augmenter de 50 % en quatre jours.
Nous assistons à une hausse exponentielle de l'affluence dans les centres de vaccination que vous avez fort heureusement mis en place, madame la ministre.
La fréquentation dans les douze centres parisiens est ainsi passée de 1 000 à 3 000 personnes par jour depuis vendredi dernier.
On peut, dès maintenant, s'interroger sur l'encombrement qui pourrait se produire dans quinze jours si l'afflux – comme on le souhaite d'ailleurs – des candidats à la vaccination continue d'augmenter. Déjà, des files d'attente commencent à apparaître et les personnels tant administratifs que soignants risquent d'être débordés. Nous allons notamment manquer de médecins.
M. René-Pierre Signé. Alors, ça va aller mieux !
M. Jean-Claude Etienne. Les internes et les externes des services hospitaliers, relayant religieusement votre message « lavez-vous les mains souvent », qu'ils complètent, en facétieux carabins qu'ils sont, par « embrassez-vous seulement si vous ne pouvez pas faire autrement » (Rires.), …
M. le président. Veuillez poser votre question, je vous prie !
M. Jean-Claude Etienne. … se sont tous portés volontaires dans ma région, en Champagne-Ardenne, à l'incitation du conseil de gestion de la faculté, pour venir étoffer l'équipe médicale présente dans les centres de vaccination.
Ils forment ainsi un renfort considérable de 496 soignants prêts à accueillir la vague de nouveaux candidats à la vaccination.
Toutefois, les personnels administratifs n'ont, quant à eux, pas encore été renforcés.
M. le président. Votre question, mon cher collègue !
M. Jean-Claude Etienne. En pratique, que comptez-vous faire, madame la ministre, pour éviter que les centres de vaccination ne soient dépassés par l'importance de la demande ? Comment rassurer nos concitoyens à propos de la mutation virale, qui n'est pas automatiquement suivie d'une aggravation des symptômes, mais peut donner à l'adjuvant une place singulière justifiant la mise en place de deux types de vaccins : l'un avec adjuvant, l'autre sans, au choix du médecin ?
(Applaudissements sur les travées de l'UMP et de l'Union centriste.)
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports. Monsieur Etienne, vous avez noté comme moi l'adhésion croissante de nos concitoyens à la vaccination contre la grippe A/H1N1 ; il faut nous en réjouir, car la vaccination est la meilleure politique de prévention.
Je me rappelle d'ailleurs, avec un certain amusement, les commentaires formulés au début de la campagne sur le « flop », le « bide » d'une telle action. Alors même que des files d'attente étaient en train de se constituer dans les centres de vaccination, certains journaux titraient encore sur le vide de ces centres.
Néanmoins, devant cette adhésion de nos compatriotes, le besoin de certains réglages s'est fait sentir. Il n'est pas admissible de devoir attendre trois heures dans un centre pour se faire vacciner…
Mme Catherine Tasca. Voilà !
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre. … ni que des centres dont l'ouverture est annoncée soient fermés. Il est inadmissible que des professionnels de santé, qui ont annoncé leur venue à des heures bien précises, ne tiennent pas leurs engagements. Nous voyons bien que les dysfonctionnements trouvent leur origine dans cette absence de réglages.
C'est la raison pour laquelle, avec mon collègue Brice Hortefeux, nous avons pris un certain nombre de dispositions.
(Exclamations sur les travées du groupe socialiste.)
Mme Nicole Bricq. Ah !
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre. D'abord, il été décidé d'élargir les horaires d'ouverture des centres, en particulier sur des journées sensibles comme le mercredi ou le samedi, où l'affluence est forte.
M. Christian Poncelet. Très bien !
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre. Par ailleurs, nous en appelons à la responsabilité des professionnels de santé qui ont pris des engagements afin d'étoffer les équipes médicales, paramédicales et administratives qui sont dans les centres.
Nous appelons également au respect de l'ordre de priorité qui a été établi, car les vaccins ne seront pas tous reçus en même temps, les livraisons s'étalant jusqu'au mois de février. Il ne faut se présenter dans un centre de vaccination que muni de son bon, et j'invite chacun à vérifier les horaires des centres de vaccination sur le site internet de leur préfecture, dans les pharmacies, dans les mairies ou en téléphonant au 0825 302 302, où toutes les explications leur seront fournies.
M. le président. Veuillez conclure, madame la ministre !
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre. La vaccination, c'est la meilleure politique de prévention pour soi et pour les autres.
(Applaudissements sur les travées de l'UMP et de l'Union centriste.)
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