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Simon Sutour
Question écrite N° 10621 au Ministère de la justice


Maintien du Défenseur des enfants

Question soumise le 22 octobre 2009

M. Simon Sutour attire l'attention de Mme la ministre d'État, garde des sceaux, ministre de la justice et des libertés,, sur la suppression annoncée du Défenseur des enfants. La loi n° 2000-196 du 06 mars 2000 a institué une autorité indépendante chargée de défendre et promouvoir les droits fondamentaux des enfants, le Défenseur des enfants.

Depuis neuf ans, cette institution est intervenue comme médiateur pour plus de 20 000 enfants dont les droits n'étaient pas respectés par une administration, une personne privée ou qui n'avaient pas de droits reconnus. Elle a régulièrement été consultée dans l'élaboration des lois touchant aux enfants de notre pays, donnant des avis pertinents.

Seulement, deux projets de loi organique présentés le 9 septembre 2009 en Conseil des Ministres viendraient, s'ils étaient adoptés, diluer ses missions au sein d'un nouveau Défenseur des droits dont le champ d'action serait limité à des situations inscrites dans le droit français et non plus dans la convention internationale des droits de l'enfant.

C'est pourquoi, il lui demande de bien vouloir maintenir l'institution « Défenseur des enfants ».

Réponse émise le 24 décembre 2009

La création du défenseur des droits représente une avancée en matière de protection des droits et libertés car son statut constitutionnel lui donne une indépendance et une autorité morale renforcées. Il jouira d'une compétence élargie et de moyens d'action et d'investigation accrus. La logique de cette création est de regrouper dans cette entité les institutions diverses qui s'occupent des droits et libertés. Pour autant, il n'est pas question de faire disparaître leurs domaines d'action spécifique et leur identification possible. L'inclusion des compétences du Défenseur des enfants dans le champ d'intervention du défenseur des droits, par le projet de loi organique adopté par le conseil des ministres le 9 septembre 2009, reprend l'une des préconisations formulées par le rapport du comité de réflexion et de proposition sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions de la Ve République, présidé par M. Édouard Balladur. Le défenseur des droits pourra consacrer à la défense des enfants des moyens et des pouvoirs plus étendus que ceux dont le Défenseur des enfants dispose aujourd'hui. Non seulement il pourra formuler des recommandations, alerter les pouvoirs publics sur des situations particulières, proposer des modifications de la législation ou sensibiliser l'opinion publique, mais il disposera également de pouvoirs d'injonction, de saisine de l'autorité disciplinaire compétente et d'intervention en justice. Il bénéficiera de moyens d'investigation importants, comprenant un droit d'accès à des locaux même privés, les entraves à son action étant en outre pénalement sanctionnées. La réforme opérée permettra également au défenseur des droits d'intervenir dans toutes les hypothèses, que la méconnaissance des droits des enfants soit le fait d'une administration ou d'une personne privée. Elle mettra ainsi fin au partage de compétences existant aujourd'hui entre le Médiateur de la République et le Défenseur des enfants. Elle accroîtra de plus la lisibilité de la défense des droits des enfants. Enfin, le Gouvernement est attentif à la préservation de la spécificité, de la sensibilité et la visibilité de la mission de défense des enfants au sein de la nouvelle institution du défenseur des droits. Le projet de loi organique prévoit des dispositions en ce sens et des modalités particulières de saisine et d'action pour faciliter la défense des droits de l'enfant. Il rappelle également son rôle dans l'information de l'autorité judiciaire des situations susceptibles de donner lieu à une mesure d'assistance éducative. Par ailleurs, le transfert des personnes travaillant pour le Défenseur des enfants vers les services du Défenseur des droits permettra d'éviter toute perte d'expérience ou interruption dans le suivi des dossiers. La création du défenseur des droits permettra ainsi une meilleure protection des droits et libertés, plus lisible et plus efficace, y compris pour les enfants. Elle répond pleinement aux exigences de la convention relative aux droits de l'enfant, signée à New York le 26 janvier 1990. Mme Dominique Versini, actuel Défenseur des enfants, a été reçue par le ministre d'État afin de lui indiquer les intentions du projet du Gouvernement.

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