M. Christian Demuynck. Monsieur le ministre, en présentant, le 14 décembre 2009, les dépenses d'avenir du grand emprunt national, le Président de la République a annoncé la création de 20 000 places d'internats d'excellence dans les prochaines années.
Pour atteindre cet objectif ambitieux, le Gouvernement a dégagé des moyens importants, 500 millions d'euros ayant été réservés au titre de l'égalité des chances et des internats d'excellence.
Ce programme éducatif original, conçu en lien avec la politique de la ville, a été créé dans le cadre de la dynamique Espoir banlieues.
Ces internats d'excellence doivent permettre aux élèves concernés d'être accueillis au titre d'un projet éducatif créant les conditions de la réussite scolaire. Ils offrent ainsi un cursus complet à des jeunes motivés, qui ne bénéficient pas d'un environnement favorable pour réussir leurs études, et favorisent la mixité sociale.
Le premier internat d'excellence a ouvert en Seine-et-Marne, à Sourdun. Ainsi que le Président de la République l'a annoncé en décembre dernier, le Gouvernement s'est engagé à poursuivre dans cette voie. Le bilan de la première étape est plus qu'encourageant : près de 1 600 élèves ont bénéficié de ce dispositif depuis la rentrée de 2009. Les effectifs des internats de réussite éducative ont ainsi plus que doublé en une seule année, et le nombre de places devrait être proche de 4 000 à la rentrée de 2010.
J'espère que la Seine-Saint-Denis, dont je suis élu, pourra elle aussi avoir son internat d'excellence, et ainsi faire émerger de nouvelles élites issues de ses quartiers difficiles.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous confirmer la volonté du Gouvernement de s'engager pleinement pour la multiplication de ces internats d'excellence ? Pouvez-vous faire un point d'étape sur la rentrée de 2010 et nous exposer votre feuille de route en ce qui concerne l'utilisation des fonds du grand emprunt destinés à ce dispositif ?
M. Luc Chatel, ministre. Monsieur le sénateur, les internats d'excellence constituent effectivement un projet prioritaire pour le Gouvernement. Il s'agit d'un modèle éducatif nouveau, qui vise à renouer avec l'esprit de l'école de la République, en offrant à des jeunes méritants et prometteurs issus de milieux modestes des conditions de travail optimales pour les conduire vers la réussite et l'excellence.
Ces établissements proposent une pédagogie personnalisée. Les enseignants sont recrutés sur profil, et des assistants d'éducation accompagnent les élèves, notamment après la classe, dans leurs devoirs ou dans des activités culturelles et sportives.
Le premier internat d'excellence a ouvert ses portes à Sourdun, à la rentrée dernière, et notre objectif est de créer 20 000 places dans des établissements de ce type, grâce au grand emprunt. Pour ce faire, 200 millions d'euros ont déjà été mobilisés à ce jour, et nous avons décidé d'ouvrir dès la prochaine rentrée onze internats d'excellence répartis sur l'ensemble du territoire. Des élèves originaires de Seine-Saint-Denis sont d'ores et déjà accueillis à l'internat de Sourdun, monsieur Demuynck, et je suis tout à fait disposé à envisager avec vous, pour la rentrée de 2011, la création d'un tel établissement dans votre département.
Ce dispositif me semble de nature à répondre aux préoccupations que vous avez exprimées en matière d'égalité des chances, mesdames, messieurs les sénateurs. Notre volonté est d'offrir le meilleur à des élèves méritants et travailleurs issus de milieux modestes ou défavorisés. L'école de la République doit guider ces élèves prometteurs sur le chemin de la réussite scolaire.
M. le président. La parole est à M. Christian Demuynck, pour la réplique.
M. Christian Demuynck. Je ne peux que me réjouir de vos propos, monsieur le ministre, s'agissant notamment de l'annonce de la création d'un internat d'excellence en Seine-Saint-Denis à la rentrée de 2011.
(M. le ministre sourit.)
Lors des auditions auxquelles a procédé la mission d'information sur la politique en faveur des jeunes mise en place par le président Larcher, il est apparu que les internats d'excellence étaient considérés comme un moyen de permettre à des élèves prometteurs issus de quartiers difficiles de réussir. Leur volonté et leurs capacités ne sont nullement moins grandes que celles des jeunes venant de milieux plus favorisés.
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