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Claudine Lepage
Question écrite N° 11344 au Ministère de l'éducation


Inquiétudes sur l'avenir de l'enseignement de l'histoire-géographie

Question soumise le 10 décembre 2009

Mme Claudine Lepage appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur le projet de réforme du lycée qui prévoit de rendre optionnel en terminale l'enseignement de l'histoire-géographie pour les filières scientifiques.

Priver la moitié des élèves de terminale des cours qui donnent les clefs indispensables pour comprendre notre histoire collective apparait en effet en contradiction avec la réflexion engagée par le Gouvernement sur l'identité nationale ou avec la lecture de la lettre de Guy Môquet proposée à lire dans les établissements au motif que « la Seconde Guerre mondiale est une condition du vivre ensemble ».

Car l'acquisition d'une conscience historique participe de la mission essentielle de l'école qui, par l'enseignement de l'histoire, propose les outils du savoir critique nécessaire à une meilleure compréhension du monde passé et à venir tout en favorisant l'autonomie du futur citoyen de demain. A travers l'enseignement de l'histoire et de la géographie, c'est un nouveau coup porté à l'enseignement des sciences humaines.

Elle lui demande que l'enseignement obligatoire de l'histoire-géographie soit maintenu jusqu'à la fin du lycée pour les 52% d'élèves qui préparent le baccalauréat en série scientifique afin de ne pas les priver d'une matière indispensable.

Réponse émise le 29 avril 2010

Le Président de la République a présenté le 13 octobre dernier les ambitions de la réforme du lycée qui entrera en vigueur à partir de la rentrée 2010. Cette réforme prévoit deux innovations majeures : un accompagnement personnalisé de 2 heures pour tous les élèves de la seconde à la terminale et une orientation plus progressive et réversible qui permet des corrections de trajectoire. La mise en place de ces innovations impliquait d'ajuster les horaires et les programmes des différentes matières. Pour atteindre ces objectifs, le ministre de l'éducation nationale a proposé que la spécialisation intervienne plus progressivement, afin de permettre, encore en classe de première, des changements de parcours pour les élèves qui se seraient trompés dans leur choix en fin de seconde et qui exprimeraient le souhait de changer de série. Cela suppose une évolution de l'organisation pédagogique du lycée. La classe de seconde sera ainsi réaffirmée dans sa vocation de classe de détermination. Elle sera essentiellement consacrée aux enseignements généraux, tout en permettant d'explorer deux disciplines ou champs disciplinaires nouveaux, contre un seul aujourd'hui. La vocation des enseignements d'exploration est de mieux éclairer les choix d'orientation vers les différentes voies ou séries offertes à partir de la classe de première. La classe de première, tout en amorçant un début de spécialisation, sera bâtie sur un tronc commun d'enseignements généraux. L'objectif est clair : permettre aux élèves qui souhaitent changer de série d'avoir uniquement à rattraper les enseignements spécifiques de la série vers laquelle ils se réorientent. Or, aujourd'hui, les élèves de 1re S suivent 2 h 30 de cours d'histoire-géographie par semaine, alors que les élèves de 1re ES et de L suivent 4 heures de cours. Les programmes et les horaires sont différents. Avec la réforme, les élèves de 1re suivront tous 4 heures d'histoire-géographie par semaine, et les programmes seront identiques. Ainsi, l'histoire-géographie fera désormais partie des disciplines fondamentales communes à tous les élèves des premières générales. L'intégration de l'histoire-géographie dans le tronc commun consacre en réalité cette discipline comme un pilier de notre système éducatif, reconnaissant en cela sa contribution essentielle à la transmission d'une culture humaniste. En classe terminale, les élèves des séries ES et L bénéficieront dorénavant d'un enseignement renouvelé d'histoire-géographie, pour leur permettre de découvrir et d'acquérir les méthodes et les outils qui leur seront utiles dans l'enseignement supérieur. Enfin, une option facultative de 2 heures en histoire-géographie sera proposée en terminale S aux élèves qui, par goût ou projet d'orientation, souhaiteront poursuivre cet enseignement au-delà de la classe de première.

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