Photo de Jean-Paul Virapoullé

Jean-Paul Virapoullé
Question écrite N° 11573 au Ministère de l'alimentation


Éradication de la mouche bleue

Question soumise le 31 décembre 2009

M. Jean-Paul Virapoullé attire l'attention de Mme la secrétaire d'État chargée de l'écologie sur les ravages de la mouche bleue à la Réunion. Cette espèce, introduite par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) en 2008 dans le but de détruire certaines plantes envahissantes, est désormais un fléau pour l'île puisqu'elle détruit non seulement des plants de cultures fruitières, mais également les abeilles pollinisatrices. Il lui demande quelles mesures l'État compte prendre pour, d'une part, éradiquer cet insecte indésirable et, d'autre part, indemniser les agriculteurs.

Réponse émise le 1er avril 2010

Le développement d'espèces exotiques envahissantes comme la vigne marronne présente un risque important d'érosion de la biodiversité, notamment dans les écosystèmes insulaires, particulièrement sensibles. C'est dans cette optique qu'a été mis en place le programme de lutte biologique coordonné par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), avec le lâcher en 2007 de la tenthrède, Cibdela janthina, après dix années de recherche sur cet organisme. En mars 2009, suite à l'alerte des organisations représentatives de la filière apicole sur la propagation de la tenthrède et sur le risque de concurrence avec les abeilles, un comité de suivi de la lutte biologique contre la vigne marronne a été créé par la direction de l'agriculture et de la forêt (DAF) de La Réunion et la direction régionale de l'environnement, ouvert à toutes les parties intéressées. Ce comité s'est réuni à trois reprises en 2009. Dès juillet 2009, des études complémentaires ont été mises en place par le CIRAD sur les interactions entre les tenthrèdes et les abeilles. Les premiers résultats montrent qu'il n'y a pas d'interaction directe entre les deux espèces mais la disparition de la vigne marronne a pu créer un déficit de ressource alimentaire pour les abeilles, difficilement quantifiable. Afin de proposer de nouvelles ressources nectarifères, l'Office national des forêts s'est engagé à mettre à disposition des apiculteurs des concessions en forêt publique. Par ailleurs, le ministère de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche a demandé à l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) le 12 février 2010, sur sollicitation du préfet, une mission à caractère sanitaire sur la filière apicole locale, aux fins d'expertiser entre autres la situation sanitaire de départ et les risques liés à l'introduction de la tenthrède. Concernant les possibilités de soutien, les apiculteurs professionnels peuvent bénéficier du plan de soutien exceptionnel aux agriculteurs (PSEA), applicable aux départements d'outre-mer (DOM) selon des modalités spécifiques, et dont l'échéance a été repoussée au 31 mars 2010 pour les DOM. Certains apiculteurs ont déjà déposé une demande.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.

Inscription
ou
Connexion