Mme Joëlle Garriaud-Maylam attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur la situation des personnels contractuels du lycée Albert Camus de Conakry, fermé après la répression par l'armée guinéenne de la manifestation du lundi 28 septembre 2009.
Annoncée dans un premier temps comme provisoire, cette décision a finalement été rendue définitive le 9 décembre dernier, sans qu'aucune disposition n'ait été prise à ce jour pour compenser le préjudice subi par les recrutés locaux.
Pourtant, dès l'annonce de la fermeture, les enseignants se sont mobilisés pour assurer un service d'enseignement à domicile. Le vendredi 16 octobre, le conseiller culturel a confirmé la fermeture provisoire de l'établissement et leur a vivement recommandé de quitter le pays.
N'ayant été autorisés qu'à emporter deux valises par personne, ils espéraient alors pouvoir revenir rapidement à Conakry où ils ont laissé leur mobilier, de nombreux effets personnels ainsi que du matériel professionnel. La situation sécuritaire s'étant détériorée, la décision de fermeture a été confirmée et l'établissement scolaire n'a pas rouvert ses portes à la rentrée de janvier 2010.
Seuls les enseignants fonctionnaires se sont vu offrir la possibilité de bénéficier de la prise en charge d'un billet d'avion aller-retour afin de pouvoir récupérer leurs affaires personnelles et régler toutes les modalités de leur départ. Aucune disposition n'a par contre été prise pour le personnel contractuel dont certains – les recrutés locaux – n'ont pas reçu de lettre de licenciement. Cette situation particulièrement éprouvante a été aggravée par un manque apparent d'information et d'absence de décision qui a plongé ces personnels dans un grand désarroi.
Elle lui demande quelles mesures il entend prendre pour permettre aux personnels recrutés en contrat local de faire face à cette situation exceptionnelle dans les meilleures conditions et pour les aider à trouver le chemin d'une réinsertion rapide dans notre pays.
Dans les établissements conventionnés, l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) n'a aucun lien juridique avec les personnels recrutés en contrat local, qui, comme leur nom l'indique, sont soumis uniquement aux règles qui régissent le droit du travail dans le pays où ils exercent. La gestion des recrutés locaux appartient à leur employeur, à savoir l'association gestionnaire de l'établissement. Toutefois, dans le contexte particulier de la fermeture du lycée Albert-Camus de Conakry, l'AEFE a pris des mesures exceptionnelles pour aider ces personnels dans le cadre d'un protocole signé entre l'AEFE et l'établissement conventionné. Ce protocole visait plus largement à assurer une continuité a minima du fonctionnement de l'établissement, des mesures d'accompagnement financier ayant été prises pour permettre le maintien d'un secrétariat, d'un service de sécurité et le paiement des indemnités de licenciement. Ainsi, tous les titulaires de contrats locaux ont bénéficié d'un billet d'avion pour leur départ en France. Leur salaire a été versé non jusqu'au 31 décembre 2009, mais jusqu'au 31 janvier 2010. Ces personnels ont tous reçu une lettre de licenciement, en recommandé avec accusé de réception, pour ceux qui étaient domiciliés hors du territoire guinéen, et en main propre pour ceux restés en Guinée, avec signature d'une décharge. Les indemnités de fin de contrat versées ont été supérieures à ce qui était prévu. Pour revenir en Guinée, ces personnels ont perçu une indemnité forfaitaire de 900 € par personne. Tous les personnels en contrat à durée indéterminée qui souhaitaient revenir au lycée Albert-Camus ont été classés prioritairement, en commission consultative paritaire locale, lors de la phase de recrutement. Trois d'entre eux ont choisi de ne pas reconduire leur contrat. L'établissement a pu rouvrir ses portes pour la rentrée scolaire 2010 et accueille actuellement 598 élèves.
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