Question soumise le 14 janvier 2010

M. Jean-Luc Fichet attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur le sort des sciences et technologies industrielles (STI) qui ne font plus partie des options obligatoires suite à la réforme du lycée.

Ces enseignements ne constituent-ils pas un réel atout pour maintenir et développer l'activité industrielle dont notre pays a besoin ? Ces formations techniques ne sont-elles pas un moyen de préparer nos plus jeunes citoyens dans le domaine des énergies nouvelles, d'assurer les métiers de haut niveau en matière de services techniques mais également de former des techniciens des PME/PMI de qualité ?

Aussi, pourquoi ne pas intégrer dans le choix de l'option obligatoire celle des sciences de l'ingénieur, comme c'est le cas entre SVT (sciences de la vie et de la terre) et ISI (initiation aux sciences de l'ingénieur) ? Le projet actuel qui oblige à retenir au moins une option de type « économie » amènera probablement de nombreux élèves « scientifiques » à l'associer avec une option scientifique de type expérimental et à devoir éliminer, en conséquence, une option de sciences et technologies industrielles. Ce type de choix n'apportera vraisemblablement pas d'ouverture vers les sciences technologiques qui pourtant proposent le meilleur taux d'orientation vers des études supérieures en particulier vers des filières à bac + 3.

Il apparaîtrait plus juste de pouvoir choisir en seconde et en fonction de son projet initial et de l'offre de son établissement une option d'économie ou de science de l'ingénieur ; cette proposition permettrait d'élargir l'offre d'exploration proposée aux élèves tout en limitant les effets induits sur la gestion des ressources humaines des enseignants de STI.

En conséquent, devant l'urgence de la situation qui inquiète, à juste titre, les élèves, les parents et les enseignants, il lui demande de lui indiquer les dispositions qu'il compte prendre à ce sujet.

Réponse émise le 28 octobre 2010

Conformément à la volonté du Président de la République, l'offre d'enseignement technologique, en particulier dans la série STI (Sciences et technologies de l'ingénieur), a été modernisée afin de créer un véritable parcours technologique permettant de déboucher, bien davantage qu'aujourd'hui, sur les métiers d'ingénieur et de technicien supérieur. Les nouvelles séries STI2D (Sciences et technologies de l'industrie et du développement durable), STL (Sciences et technologies de laboratoire) et STD2A (Sciences et technologies du design et des arts appliqués) remplaceront les actuelles séries STI et STL, dès la rentrée 2011 en classe de première et à la rentrée 2012 en classe terminale. Elles ont pour vocation de préparer aux études supérieures une partie des futurs cadres intermédiaires et supérieurs en sciences et technologies. S'agissant des enseignements d'exploration dans la nouvelle classe de seconde, la place de la culture technologique a été préservée avec la préoccupation de poursuivre l'objectif d'égale dignité des voies de formation. Ainsi, les enseignements de « sciences de l'ingénieur » ou de « création et innovation technologiques » permettent-ils aux élèves de découvrir des voies de formation technologique. Par ailleurs, et en vue de renforcer les mécanismes d'orientation progressive, les enseignements d'exploration technologiques occupent désormais un volume horaire moins important que les précédents enseignements de détermination. En effet, ils n'ont pas vocation à apporter des connaissances nécessaires à la poursuite d'études en cycle terminal mais, au contraire, à faire découvrir une discipline à des élèves parfois indécis. Enfin, les élèves qui le souhaitent peuvent choisir un enseignement d'exploration supplémentaire, à condition de choisir deux enseignements technologiques. L'économie et les disciplines technologiques industrielles font l'objet d'enseignements d'exploration, contrairement aux SVT qui sont incluses dans les enseignements communs. Une nouveauté par rapport à la situation actuelle est le caractère obligatoire de l'enseignement d'économie. En effet, il est essentiel aujourd'hui de connaître quelques notions fondamentales en économie pour mieux comprendre le monde contemporain. Il apparaît donc que la différence de traitement en classe de seconde entre SVT, économie et enseignements à caractère technologique est relativement équilibrée. Si l'alternative entre économie et sciences de l'ingénieur n'est pas permise aux élèves de seconde, la réforme du lycée a cependant pour ambition d'augmenter l'attractivité des formations à caractère technologique afin de conduire un plus grand nombre d'élèves vers des études supérieures réussies.