Mme Nicole Borvo Cohen-Seat attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur le théâtre du Lierre dans le 13e arrondissement de Paris.
Sa situation est particulièrement préoccupante. En effet, le déconventionnement de ce lieu par la direction régionale des affaires culturelles entraînerait une perte conséquente de subvention (60.000 euros en 2010 puis 130.000 euros en 2011) pour une compagnie qui emploie huit permanents, vingt intermittents du spectacle, et qui est soutenue par des représentants éminents de la création théâtrale.
Pourtant, ce théâtre s'inscrit pleinement dans la vie locale et culturelle de Paris et du 13e arrondissement, avec deux compagnies en résidence et dix spectacles par an, des partenariats avec les établissements du primaire et du secondaire, avec des associations – ou encore avec la caisse d'allocations familiales puisque des bénéficiaires du revenu de solidarité active y sont accueillis gratuitement chaque samedi pour des cours de théâtre amateur.
C'est pourquoi elle lui demande ce qu'il compte faire en vue de reconsidérer le subventionnement du théâtre du Lierre et, en concertation avec la ville de Paris, d'assurer la pérennité et le développement de l'activité culturelle de ce lieu.
La compagnie du Lierre est soutenue par le ministère de la culture et de la communication depuis 1977. En 2006, et afin de clarifier les interventions de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) d'Île-de-France, il a été proposé à M. Farid Paya, directeur de cette compagnie, une convention au titre des activités de diffusion portées par le lieu. Celui-ci a décliné, préférant que la subvention du ministère de la culture et de la communication soutienne précisément son activité de compagnie, considérant que son travail artistique demeure prépondérant dans sa démarche de direction au Théâtre du Lierre. En faisant ce choix, il a accepté, en connaissance de cause, le fait que ladite convention fasse l'objet d'une évaluation par le comité d'experts de la DRAC au bout de trois ans. Ce comité réunit à la fois comédiens, metteurs en scène, auteurs, directeurs de théâtre, journalistes, spectateurs assidus... Cette évaluation de la qualité artistique des dernières créations de M. Farid Paya a été fortement défavorable. Le ministère de la culture et de la communication a décidé de suivre cet avis, et donc d'accompagner la sortie du financement de l'État lié à l'activité de création et de diffusion de ses créations. Il a toutefois été décidé de le faire selon des modalités allant bien au-delà des préconisations ministérielles, compte tenu du montant d'aide concerné. Ainsi, la compagnie du Lierre continuera à percevoir durant cinq ans une subvention d'une somme globale de plus de 1 M¬. Ce niveau de soutien, rare aujourd'hui pour une compagnie de théâtre, pourra laisser le temps à cette équipe artistique de chercher auprès d'autres partenaires, publics ou professionnels, des soutiens à son activité. Pour ce qui concerne les activités de diffusion du théâtre et ses activités sur son quartier d'implantation, le ministère de la culture et de la communication n'est déjà plus investi depuis 2006 dans ces financements en dehors des créations de M. Farid Paya lui-même. À l'instar de nombreux théâtres parisiens et comme la totalité des théâtres de proximité en France, c'est l'échelon local qui porte la responsabilité du soutien au fonctionnement de ce type de théâtre. Toutefois, l'État a d'ores et déjà indiqué à la ville de Paris que, s'il était sollicité, il pourrait s'associer à une réunion de l'ensemble des financeurs des différentes composantes de l'activité du Théâtre du Lierre.
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