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Catherine Procaccia
Question crible thématique N° 149 au Ministère de l'intérieur


Utilisation du « Flashball » et du « Taser » par les forces de police

Question soumise le 26 janvier 2011

Mme Catherine Procaccia. Vous l'avez dit, monsieur le ministre, le Flashball et les pistolets à impulsion électrique constituent une alternative à l'usage des armes à feu par les forces de sécurité, mais ces équipements n'en demeurent pas moins des armes et peuvent être dangereux.

Toutes les mesures doivent être prises pour que leur utilisation se fasse dans le respect des règles de sécurité inhérentes à leur emploi et pour éviter, dans la mesure du possible, que ne se produisent des cas de blessures corporelles graves, comme ceux dont la presse et certains de mes collègues ont pu se faire l'écho. Je sais que vous y êtes attentif.

Monsieur le ministre, je veux vous interroger sur la formation des agents pouvant être équipés de ces moyens de force intermédiaire. Vous avez déjà en partie répondu à la question. Je souhaiterais cependant savoir s'il y a une obligation de formation continue, et non pas seulement une formation avant usage de ces équipements.

Au-delà de la simple maîtrise juridique et technique de l'emploi de ces moyens, des mises en situation sont-elles prévues dans les formations pour montrer aux forces de sécurité comment réagir et dans quels cas utiliser ces armes ?

Enfin, je voudrais en savoir un peu plus sur les ventes sur Internet et par correspondance.

Je suis allée sur la Toile : sur un site, le Taser était quasiment en vente libre pour toute personne majeure ; et pour acquérir un Flashball, étaient simplement exigés un certificat médical ou un permis de chasse et une pièce d'identité.

Mme Nicole Borvo Cohen-Seat. Tout à fait !

Mme Catherine Procaccia. J'avoue que je n'ai pas poussé la « conscience professionnelle » jusqu'à commander une de ces armes pour l'apporter en séance cet après-midi (Sourires.), mais j'aimerais savoir si le Gouvernement entend encadrer ces ventes sur Internet ou par correspondance.

En effet, j'estime que l'usage de ces armes par les particuliers est beaucoup plus dangereux que leur emploi par les forces de police.

Réponse émise le 26 janvier 2011

M. Brice Hortefeux, ministre. Monsieur le président, m'est-il possible de revenir sur une question qui m'a été posée antérieurement ? M. Charles Gautier et Mme Nicole Borvo Cohen-Seat ont en effet soulevé des points qui méritent des éclaircissements.

M. le président. C'est possible, monsieur le ministre, mais à condition que vous répondiez également à la très importante question de Mme Procaccia.

M. Brice Hortefeux, ministre. Je me tourne donc tout d'abord vers Mme Procaccia pour lui indiquer qu'un dispositif de formation initiale obligatoire est prévu pour tous les personnels susceptibles d'utiliser ces équipements, qu'il s'agisse des pistolets à impulsion électrique ou des Flashballs et autres lanceurs de balles de défense.

Cette formation doit être validée par une habilitation qui, naturellement, est individuelle et non pas collective. Celle-ci vérifie la fois le discernement, le sang-froid et la maîtrise des équipements, sur le plan tant technique que juridique, qu'ont acquis les personnels.

Vous m'interrogez sur le volet continu de cette formation. Le maintien de l'habilitation est précisément conditionné par le suivi d'une formation individuelle annuelle. Si cette obligation n'est pas respectée, bien entendu, des mesures sont prises.

Par ailleurs, vous vous souciez de ce qu'il en est s'agissant des ventes sur Internet. Vous avez eu raison d'attirer mon attention sur ce problème, qui m'a déjà été signalé. Je vous précise donc que ces armes ne sont en vente libre nulle part, et donc en aucun cas sur Internet. Si vous avez connaissance de cas précis, je vous remercie de nous les signaler et nous ne manquerons pas d'en saisir le parquet.

Puisque je dispose encore de quelques secondes, je précise à M. Charles Gautier que, en ce qui concerne les polices municipales, un décret adopté en mai 2010 aligne le dispositif de formation à l'usage de ces équipements sur celui qui existe pour la police et la gendarmerie nationales.

Je souhaitais également répondre à Mme Borvo Cohen-Seat, mais ne me souviens plus de la question qu'elle a posée… Bien sûr, j'y répondrai dès que la mémoire me reviendra…

En tout cas, mesdames, messieurs les sénateurs, si vous souhaitez observer par vous-mêmes les formations qui sont dispensées pour l'utilisation des armes de ce type, vous êtes les bienvenus. Nous organiserons avec grand plaisir la visite de ces centres de formation.

M. le président. La parole est à Mme Catherine Procaccia, pour la réplique.

Mme Catherine Procaccia. Monsieur le ministre, pour ma part, je vous invite, ainsi que les membres de votre cabinet, à aller sur Internet et à taper « Taser » ou « Flashball » sur un moteur de recherche.

Je vous assure que j'ai failli commander une arme de ce type pour voir jusqu'où je pouvais aller dans cette démarche sans rencontrer d'obstacle, mais je n'ai pas eu envie de communiquer mon numéro de carte de crédit (Sourires.), d'autant que je n'avais pas vraiment l'intention de me servir de cette arme… Tapez « anti-agression » sur un moteur de recherche et vous verrez !

Je ne sais pas si ces armes sont vraies ou fausses, mais il est très facile d'en acheter. Je le répète, ce qui m'a le plus surprise, c'est qu'il y avait aussi peu de conditions à leur acquisition.

Mme Nicole Borvo Cohen-Seat évoquait tout à l'heure les polices privées, c'est-à-dire les entreprises de sécurité. Si les particuliers que nous sommes peuvent acheter de telles armes, je ne vois pas ce qui empêche une police privée d'en faire autant !

Mme Nicole Borvo Cohen-Seat. Tout à fait ! Il existe d'ailleurs de très beaux catalogues !

Mme Catherine Procaccia. Je pense qu'il faut encadrer ces ventes sur Internet, comme on le fait pour d'autres produits, et vérifier l'identité des acheteurs.

Enfin, sur ces sites, les textes sont écrits dans un français tout à fait convenable, ce qui permet de penser que ce ne sont même pas des sites étrangers.

Mmes Dominique Voynet, Alima Boumediene-Thiery et M. Charles Gautier. Combien coûtent ces armes ?

Mme Catherine Procaccia. Environ 400 euros.

Mme Dominique Voynet. Il y a des soldes ?
(Sourires.)

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