M. Jacques Gautier. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, comme les quarante-neuf pays membres de la Force internationale d'assistance à la sécurité – FIAS –, la France est présente en Afghanistan dans le cadre de la résolution 1386 du Conseil de sécurité des Nations unies avec, pour mandat, de stabiliser le pays et de créer les conditions d'une paix durable.
Comme le rappelait le Premier ministre, François Fillon, « Nous poursuivrons notre stratégie de sécurisation, de reconstruction et de responsabilisation des autorités afghanes ».
Cet effort de la communauté internationale pour sécuriser le pays, former et encadrer l'armée afghane, la police et l'administration commence à porter ses fruits.
Pourtant, les médias occidentaux ne parlent que d'attentats, de dommages collatéraux et de soldats tués.
M. Guy Fischer. C'est la vérité !
M. Jacques Gautier. Permettez-moi de saluer le courage de nos troupes sur place.
M. Josselin de Rohan. Très bien !
M. Jacques Gautier. Les médias ne parlent jamais de cette reconstruction qui se fait, vallée par vallée, avec les 2 300 ONG présentes, dont 300 internationales et 35 françaises.
Les médias ne parlent pas non plus de la coopération civilo-militaire française ou des PRT américaines, les Provincial Reconstruction Teams, qui font un énorme travail : réhabilitation d'écoles, construction d'infrastructures, de bâtiments administratifs, d'un terrain de sport à Tagab, au sud de la Kapisa, d'un tribunal à Nijrab – c'est le symbole de l'État afghan qui est de retour ! –, ni de l'aide à l'agriculture, secteur clé de l'Afghanistan, où nous multiplions non seulement la réalisation d'infrastructures hydrauliques, mais aussi la fourniture d'engrais et de semences, ainsi que de silos de stockage sans lesquels les Afghans doivent brader leurs récoltes, faute de pouvoir les conserver.
(M. le ministre de la défense et des anciens combattants opine.)
On ne parle pas non plus des MEDCAP, les Medical Civic Assistance Program, ces cliniques temporaires qui permettent d'assurer le suivi médical des populations.
Alors, monsieur le ministre, quand et comment allons-nous enfin réussir à présenter aux médias ce volet positif et essentiel de notre action, sans lequel il n'y aura pas d'avenir pour l'Afghanistan ?
M. Gérard Longuet, ministre de la défense et des anciens combattants. L'observation légitime et forte de M. Jacques Gautier recoupe le point de vue de tous les observateurs qui, sur le terrain, constatent le formidable travail des forces mobilisées au titre de la résolution 1386 de l'ONU, car il s'agit bien d'une action internationale.
S'agissant de la France et du ministère de la défense, puisque vous interrogez le ministre, le chef d'état-major des armées, CEMA, et ses services de communication organisent le plus systématiquement possible la présence des journalistes qui le souhaitent en Afghanistan en général et naturellement dans les secteurs dont nous avons la charge : Obi et Kapisa.
Pour vous donner des indications quantitatives, deux ou trois journalistes français en moyenne sont présents sur le terrain de façon constante. L'année précédente, ce sont soixante-quatre médias français différents qui, grâce aux services de communication du CEMA, ont pu être présents sur le site et non seulement partager la vie de nos soldats, mais également accéder à chacun des interlocuteurs afghans qu'ils souhaitaient rencontrer. Au total, ce sont plus de deux cents journalistes qui ont été présents sur le terrain. C'est à eux qu'il appartient ensuite d'opérer un choix.
Cette séance de questions cribles thématiques est particulièrement pertinente, car elle va permettre de montrer que, au-delà de l'aspect tragique et malheureusement inéluctable de la présence de nos forces en Afghanistan, un formidable travail de reconstruction est accompli, travail que parfois la presse omet de faire connaître à ses lecteurs !
(Applaudissements sur les travées de l'UMP.)
M. Alain Gournac. Ça oui !
Mme Nathalie Goulet. Très bien !
M. le président. La parole est à M. Jacques Gautier, pour la réplique.
M. Jacques Gautier. Je remercie M. le ministre de sa réponse.
Moi aussi, je fais un rêve : celui que les journalistes parlent des points positifs et de ce qui fonctionne, même si, c'est vrai, cela ne fait pas la une des journaux en général.
Mme Nathalie Goulet. Et pas seulement en Afghanistan !
M. Alain Gournac. Partout !
M. Jacques Gautier. Par avance, je les en remercie.
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