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Bernard Fournier
Question crible thématique N° 189 au Ministère de la coopération


La France et l'évolution de la situation politique dans le monde arabe

Question soumise le 4 mai 2011

M. Bernard Fournier. Monsieur le président, monsieur le ministre de la coopération, mes chers collègues, on l'a dit avant moi, 2011 restera une année historique pour le Maghreb. Soulèvements, révolutions et changements de régime bouleversent les cartes jusqu'aux confins du Moyen-Orient. Ces évolutions se font au prix du sang, de la répression mais sont empreintes d'espoir, espoir auquel nous devons répondre sans les décevoir.

Ma question concerne la Tunisie.

Le pays en est à son quatrième gouvernement. Il semble que la population ne souffre aucune concession à l'égard des anciens responsables politiques ayant appartenu an régime de ben Ali au pouvoir pendant trente ans. Il est à craindre que ce qui devait s'apparenter à une transition démocratique ne devienne une crise institutionnelle.

Monsieur le ministre, quel soutien notre pays peut-il apporter aux Tunisiens pour les aider dans cette résurrection démocratique ?

Cette semaine, le président de la Banque mondiale se rend en Tunisie. Il est primordial que le pays puisse sortir d'un système économique fondé uniquement sur le tourisme de masse. La Tunisie doit aujourd'hui répondre aux besoins de sa jeunesse, dont une grande partie est diplômée, comme l'illustre notre tradition d'échange universitaire. Pour autant, nombre de ces jeunes sont au chômage.

Lors de son déplacement à Tunis les 20 et 21 avril dernier, M. le ministre des affaires étrangères a annoncé la mobilisation de 350 millions d'euros sous forme de prêts bilatéraux. Mercredi dernier, vous-même, monsieur le ministre, avez reçu les ministres tunisiens des finances, du commerce et du tourisme, de la formation professionnelle et de l'emploi. Je me réjouis de cet entretien « pluriel », car il témoigne d'une vision globale pour relancer l'économie nationale tunisienne, incluant les facteurs de développements sociaux. Toutefois, pouvez-vous nous préciser si un calendrier ou des évaluations seront mis en place afin d'accompagner au mieux ce pays ?

Réponse émise le 4 mai 2011

M. Henri de Raincourt, ministre auprès du ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes, chargé de la coopération. Mesdames, messieurs les sénateurs, je vais m'efforcer de répondre avec précision à la question posée par Bernard Fournier, en m'inspirant notamment des réponses qui ont déjà été apportées à certains d'entre vous sur la situation tunisienne, un sujet très important qui nous préoccupe tous.

Après les événements qui ont eu lieu, une certaine instabilité gouvernementale s'est en effet installée dans ce pays, qui en est à son quatrième gouvernement.

Comme il l'a expliqué tout à l'heure, M. le ministre d'État s'est lui-même rendu en Tunisie et a pu rencontrer à cette occasion le Président de la République, le Premier ministre ainsi que plusieurs ministres. Il a pu constater que l'équipe gouvernementale en place était expérimentée et de très haut niveau.

Comme vous l'avez souligné, monsieur Fournier, j'ai moi-même reçu plusieurs ministres tunisiens, notamment ceux en charge des finances, du commerce, du tourisme, de la formation professionnelle, de l'emploi, des transports et de l'équipement. Tous sont des chefs d'entreprises ou des personnes issues de divers secteurs professionnels qui ont momentanément quitté leurs fonctions pour servir leur pays dans cette période essentielle de transition devant conduire aux élections législatives.

C'est pourquoi, aujourd'hui, la France ne craint pas d'aider substantiellement nos amis tunisiens à repartir du bon pied, car les perspectives, qu'elles soient économiques, politiques ou diplomatiques, nous semblent positives.

Je précise enfin que nous militons, dans le cadre de l'Union européenne, en faveur de l'octroi à la Tunisie du statut avancé. Nous y travaillons en détail sur le plan politique, sans oublier les aspects financiers.

Ayez confiance dans l'avenir de la Tunisie, mesdames, messieurs les sénateurs, et n'oubliez pas qu'il appartient avant tout aux Tunisiens !

M. le président. La parole est à M. Bernard Fournier, pour la réplique.

M. Bernard Fournier. Ces précisions étant de nature à répondre à nos préoccupations, je remercie M. le ministre de sa réponse.

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