M. Pierre Hérisson. Ma question s'adresse à Mme la ministre des sports.
Madame la ministre, en tant que sénateur de la Haute-Savoie et élu d'Annecy, je crois pouvoir affirmer que l'on voit naître une adhésion des Français à la candidature d'Annecy à l'organisation des jeux Olympiques et Paralympiques d'hiver de 2018. J'associe à mes propos mes collègues Jean-Paul Amoudry et Jean-Claude Carle, ainsi que Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale, et tous les députés de la Haute-Savoie.
M. Jean-Pierre Michel. La coupe est pleine ! Posez votre question !
M. Pierre Hérisson. Je puis également vous assurer que toutes les collectivités concernées sont pleinement mobilisées, à l'instar du monde économique et sportif, d'autant que cette candidature fait évoluer nos territoires de montagne vers un mode de développement durable plus respectueux de l'environnement. C'est notre projet à tous et pour tous.
Le président du Comité international olympique, Jacques Rogge, a déclaré que la candidature d'Annecy gardait toutes ses chances.
Toutefois, il ne faut pas se cacher que les candidatures adverses bénéficient de moyens autrement plus importants. Or il semble que ce soit de plus en plus les moyens et les réseaux qui priment pour l'attribution de l'organisation des grands événements sportifs.
À cet égard, je pense ne pas être le seul à avoir été très déçu de voir l'organisation des Championnats du monde de handball de 2015 échapper à la France, alors que nous sommes une grande nation du handball ; les « Experts » l'ont encore démontré dimanche dernier.
Mme Raymonde Le Texier. Quelle question d'actualité ! C'est fondamental !
M. Pierre Hérisson. Désormais, des questions se posent. Cela va faire un mois qu'une nouvelle équipe a été placée à la tête de la candidature d'Annecy.
M. David Assouline. Mme Jouanno ne peut pas tout faire : elle s'occupe de la composition de l'équipe de France de football !
M. René-Pierre Signé. Question locale !
M. Pierre Hérisson. L'arrivée de Charles Beigbeder devrait permettre de remédier à deux faiblesses de la candidature française : la difficulté que nous avons à nous « vendre » à l'international et l'insuffisance des financements privés.
Où en sommes-nous aujourd'hui ? Dans quelques jours, madame la ministre, vous devrez défendre cette candidature devant le comité d'évaluation du CIO, à Annecy. Vous savez bien sûr pouvoir compter sur les élus de Rhône-Alpes, de la Haute-Savoie, d'Annecy. Comment le Gouvernement compte-t-il s'investir pour défendre au mieux la candidature d'Annecy, qui est aussi celle de la France ?
(Applaudissements sur les travées de l'UMP.)
Mme Catherine Tasca. On a d'autres chats à fouetter !
M. René-Pierre Signé. Quelle question intéressante !
Mme Chantal Jouanno, ministre des sports. Une candidature aux jeux Olympiques et Paralympiques est toujours un grand moment pour une nation, car elle permet de relancer la dynamique sportive.
Nous sommes dans la dernière ligne droite, puisque la décision doit être prise à Durban le 6 juillet prochain. J'ai souhaité que l'État s'investisse beaucoup plus fortement sur ce dossier, parce qu'il y va de la dignité nationale : nous devons présenter une candidature solide et professionnelle.
Une nouvelle dynamique a été insufflée, avec la constitution d'une nouvelle équipe autour d'un chef d'entreprise, de sportifs, tels Jean-Pierre Vidal et une grande championne suédoise, Pernilla Viberg, qui a décidé de soutenir la candidature française.
Nous avons relancé une dynamique s'appuyant sur une nouvelle stratégie à l'international pilotée par Guy Drut, membre du Comité international olympique.
Avons-nous une chance de gagner ?
Notre candidature est la seule qui s'appuie sur des sites de haute montagne, à forte orientation écologique. Notre objectif est de montrer, au travers de notre dossier, qu'il est possible d'organiser des jeux Olympiques d'hiver écologiques dans une montagne du xxie siècle.
Sept membres du Gouvernement seront présents pour accueillir la commission d'évaluation du CIO qui se rendra sur place la semaine prochaine.
M. Richard Yung. Alors, c'est fichu !
Mme Chantal Jouanno, ministre. L'État doit certes s'investir. D'ores et déjà, la nouvelle dynamique que j'évoquais a permis de mobiliser 1,8 million d'euros supplémentaires, apportés par la Compagnie nationale du Rhône.
Cependant, il n'est pas question de mobiliser des sommes faramineuses. La situation budgétaire ne le permet de toute façon pas. Il ne serait d'ailleurs pas à notre honneur, me semble-t-il, de cautionner cette dérive qu'est la course à l'argent dans le sport.
(Applaudissements sur les travées de l'UMP et sur certaines travées de l'Union centriste. – MM. Philippe Darniche et Bruno Retailleau applaudissent également.)
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