M. Marcel Rainaud attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur l'appel en faveur du maintien obligatoire de l'histoire-géographie en terminale scientifique, qui a d'ores et déjà recueilli plus de 25 000 signatures.
Les signataires dénoncent le projet de suppression de l'histoire-géographie des terminales scientifiques des lycées à titre obligatoire, qu'ils perçoivent comme la décapitation de ce qui jusque-là faisait la force de l'enseignement secondaire.
L'objectif de celui-ci est en effet d'apporter une formation générale qui ne soit ni rudimentaire, ni enfermée dans une spécialisation.
De plus, la terminale correspond, chez les élèves, à un degré majeur de maturation intellectuelle. Dans ce contexte, l'enseignement de ces deux disciplines est un outil essentiel dans la construction des capacités de raisonnement, et relève par ailleurs de cet indispensable travail de mémoire, si souvent mis en avant par le Gouvernement à l'occasion de certaines commémorations.
La spécialisation à outrance, faisant le pari de former plus de scientifiques, est une politique de courte vue, car elle prive plus de la moitié des effectifs des éléments essentiels pour la constitution d'une culture générale pourtant fondamentale.
Positionner l'enseignement de l'histoire et de la géographie comme option n'aboutira qu'à créer plus d'inégalités entre lycéens, dans la construction de leur citoyenneté.
Il lui demande de lui préciser la façon dont il entend prendre en compte cet appel, et la nécessité d'apporter à l'ensemble des lycéens les éléments essentiels à la constitution de leur culture générale, ainsi que de leur citoyenneté.
Les arrêtés du 27 janvier 2010 publiés au Journal officiel de la République française du 28 janvier 2010 définissent l'organisation et les horaires de la classe de seconde générale et technologique et du cycle terminal de la voie générale. La réforme du lycée est entrée en application depuis la rentrée 2010 en classe de seconde générale et technologique. Elle s'appliquera à compter de la rentrée 2011 en classe de première et à compter de la rentrée 2012 en classe terminale. Le principe de spécialisation progressive qui est à la base de la nouvelle réforme du lycée ne se traduit pas par une réduction de la culture générale commune à l'ensemble des lycéens. En classe de seconde, les enseignements communs à tous les élèves ; dont l'histoire-géographie - constituent près de 80 % du total des enseignements ; en classe de première des séries générales, ils constituent près des 2/3 du total des enseignements, le reste étant constitué par des enseignements spécifiques aux différentes séries. Cette importance de la culture commune - dont la formation du citoyen est partie intégrante-vise à permettre une plus grande fluidité des parcours, autoriser la réversibilité des choix d'orientation et des corrections de trajectoire ; en classe terminale, le parti a été pris de renforcer la caractérisation de chaque série de manière à mieux assurer la transition vers l'enseignement supérieur. Les enseignements communs largement privilégiés en classes de seconde et de première représentent un tiers du total des enseignements. S'agissant en particulier de la série S, l'objectif est d'attirer en priorité vers cette série les élèves motivés par les sciences. La situation actuelle de cette série qui attire une part non négligeable d'élèves non scientifiques, parce qu'elle offre le plus de débouchés valorisants vers l'ensemble des filières du supérieur, n'est en effet pas satisfaisante. Il convient par ailleurs d'enrayer la désaffection des bacheliers S envers les filières scientifiques notamment celles de l'université. Dans ce contexte, la modification du statut de l'histoire-géographie en tant qu'enseignement obligatoire en classe terminale S va de pair avec le renforcement de la part de la formation scientifique dans cette série. Cela n'implique pas que l'importance de l'histoire-géographie dans la formation des futurs scientifiques soit minorée : il convient de rappeler à cet égard que, dans le cadre de la réforme du lycée, cette discipline voit son horaire porté à 4 heures en classe de première S contre 2,5 heures actuellement. Cette discipline fera l'objet d'une épreuve anticipée au baccalauréat. De plus, en classe terminale, les élèves de cette série pourront choisir une option facultative de 2 h en plus des deux options permises pour l'ensemble des élèves des séries générales. Cette option sera prise en compte au baccalauréat. De surcroît, le français fait l'objet depuis de nombreuses années d'une épreuve anticipée dans toutes les séries. Pour autant, personne n'en a tiré la conclusion que cette discipline est négligée dans la formation des lycéens. La formation à la citoyenneté concerne par ailleurs de nombreuses disciplines enseignées en lycée. Elle trouve notamment un point d'appui privilégié dans le cadre de l'enseignement obligatoire d'éducation civique, juridique et sociale dispensée aux élèves dans le cycle terminal.
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