M. Marcel Rainaud interroge M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur la situation au Kirghizistan.
La ville d'Och, au sud du Kirghizistan, a en effet été le théâtre d'événements particulièrement violents entre le 1er et le 14 Juin dernier. La minorité Ouzbèke a été victime de pogroms dont la violence et l'ampleur illustrent leur caractère programmé. La présence de nombreuses armes à feu, de véhicules blindés, renforcent ce sentiment au sein de la population. Un quartier entier a été ravagé par les flammes, plusieurs personnes sont décédées, et de nombreux blessés sont à déplorer.
Il lui demande de l'informer de l'attitude de la France sur ce dossier et des démarches effectuées tant en direction de la population, pour lui apporter l'aide nécessaire, mais aussi en direction des autorités du Kirghizistan.
Dans la situation tendue et instable ayant suivi la chute du Président Bakiev en avril dernier et la mise en place d'un gouvernement provisoire au Kirghizstan, des violences meurtrières ont éclaté du 10 au 14 juin dans le sud du pays à Och et Djalal-Abad. Notre nouvel ambassadeur résident au Kirghizistan s'est assuré de la protection et du rapatriement de nos compatriotes menacés par les violences. Le dernier bilan officiel fait état de plus de 300 morts et presque 400 000 personnes déplacées. Le gouvernement provisoire considère toutefois que le nombre de victimes est beaucoup plus important. La France a immédiatement réagi à cette crise en accordant une aide globale de 1,2 M€ sous la forme d'assistance humanitaire et médicale, du financement d'un projet d'aide aux personnes déplacées dans la vallée de la Fergana mis en oeuvre par l'ONG Acted, d'une aide d'urgence accordée au CICR et d'une contribution volontaire au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Pour assurer les autorités kirghizes de notre soutien à leurs efforts de stabilisation, le ministre des affaires étrangères et européennes a effectué, avec son homologue allemand, une visite conjointe à Och et à Bichkek le 16 juillet. Les deux ministres ont salué la décision de la Présidente Otounbaeva de faire mener une enquête internationale indépendante sur les violences de juin afin de contribuer à la réconciliation nationale et ont exprimé la volonté de leurs pays d'aider le Kirghizstan à mettre cette investigation en place. À l'issue de leur visite, ils ont rédigé une proposition conjointe qu'ils ont communiquée à leurs homologues des États participants de l'OSCE à l'occasion de la réunion informelle des ministres des affaires étrangères à Almaty le 17 juillet, afin de contribuer ainsi à la mise en place rapide par l'organisation d'une mission d'assistance à la police. Celle-ci aura pour objectif d'aider à réduire les tensions ethniques et à renforcer les capacités des unités territoriales du ministère de l'intérieur de la République kirghize.
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