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Marcel Rainaud
Question écrite N° 15596 au Ministère des affaires étrangères


Mesures d'aides en direction de la Hongrie

Question soumise le 21 octobre 2010

M. Marcel Rainaud interroge M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur l'aide de la France à la Hongrie.

La rupture d'un réservoir au sein d'une usine d'aluminium d'Ajka, situé à 165 kilomètres de Budapest, a libéré plus d'un million de mètres cubes de résidus hautement toxique vers les communes avoisinantes.

Militaires, agents de la protection civile locale et bénévoles s'engagent en nombre dans un combat héroïque contre la pollution qui frappe leur environnement.

Il lui demande de préciser les mesures qu'il entend mettre en œuvre afin d'assurer aux autorités hongroises la présence à leurs côtés de renforts et d'hommes qualifiés et équipés pour porter secours aux survivants.

Réponse émise le 30 décembre 2010

La France, comme d'autres pays européens, a proposé, dès l'annonce de la catastrophe industrielle et écologique survenue à Ajka, son assistance à la Hongrie. Les missions de secours déployées sur le site sont intervenues pour préserver la sécurité des personnes et des biens, prévenir l'extension de la pollution des sols et des eaux et la décontamination les sols et les eaux. Après avoir déclaré l'état d'urgence le 6 octobre, les autorités hongroises ont demandé l'assistance de l'Union européenne le 7 octobre 2010. Le Centre de suivi et d'information de la Commission européenne (MIC), a dépêché un coordinateur sur place afin d'évaluer la situation. Il s'est agit d'un capitaine de sapeurs-pompiers français. Arrivé sur place le 9 octobre, il a demandé la mise sur pied d'une équipe de cinq experts spécialisés dans les domaines de gestion de l'eau, de l'écotoxicologie et de la décontamination de sites industriels pour aider les Hongrois dans la décontamination des sols et des eaux. Cette équipe d'experts, dont un expert français del'INERIS (Institut national de l'environnement industriel et des risques) a effectué sa mission du lundi 11 au samedi 16 octobre. Elle a conclu à l'absence de risque de pollution sérieuse du Danube en raison de la force du débit (les relevés scientifiques effectués ont montré que la qualité des eaux du Danube était restée sensiblement inchangée) ; au risque de dissémination des matières toxiques dans l'air, le vent pouvant emporter la boue séchée ; au risque de pollution des eaux souterraines locales. Elle a recommandé un ramassage rapide de la couche de terre souillée (1 cm à 10 cm d'épaisseur) ; un maintien de la boue, par arrosage, afin d'éviter la dissémination des particules sous forme de poussière ; un renfort des digues entourant les réservoirs ; l'établissement d'un réseau de surveillance et d'échange de données. Suite à une mission sur site, l'OMS a constaté le 21 octobre que les nappes phréatiques d'eau potable dans les zones touchées n'avaient pas été affectées, et que la consommation d'eau ne posait donc « aucun risque pour la santé des communautés ». Il convient de noter que l'adoption d'une stratégie Danube, qui composera un volet environnement, constituera une des priorités de la prochaine présidence hongroise du Conseil de l'Union européenne au premier semestre 2011.

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