M. Marcel Rainaud interroge M. le ministre de l'éducation nationale sur le projet de réforme du baccalauréat STI (sciences et technologies industrielles), qui devrait être effective à compter de la rentrée scolaire 2011.
Les acteurs de la filière craignent que cette réforme ne mette à mal la spécificité de la voie technologique.
Le Conseil supérieur de l'éducation avait d'ailleurs voté contre les propositions du ministère. Les enseignants estiment en effet que ce projet aura pour conséquence de vider de sa substance tout ce qui faisait l'attractivité et l'originalité de cette filière : fin des doublements de classe, de toute approche manuelle, du travail sur les systèmes réels, de l'enseignement de la physique appliquée.
Ce baccalauréat serait alors transformé en baccalauréat général légèrement teinté de technologie, écartant de fait nombre d'élèves qui choisissaient cette voie jusqu'à présent.
Il lui demande de préciser s'il entend poursuivre sur ce projet de réforme ou s'il envisage d'entendre les avis des enseignants et du Conseil supérieur de l'éducation sur ce dossier.
La série STI (Sciences et technologies industrielles) sera remplacée par les séries STI2D (Sciences et technologies de l'industrie et du développement durable) et STD 2A (Sciences et technologies du design et des arts appliqués), à compter de la rentrée 2011, en classe de première et de la rentrée 2012 en classe terminale. Cette réforme a été décidée après une large consultation des représentants des enseignants, très en amont de l'écriture des projets de textes, et de la consultation des membres du Conseil supérieur de l'éducation (CSE). Conformément à la volonté du Président de la République, la modernisation de la série STI a pour objectif de créer un véritable parcours technologique, permettant de déboucher, bien davantage qu'aujourd'hui, sur les métiers d'ingénieur et de technicien supérieur. Au-delà de l'affirmation de l'objectif de poursuite d'études de la voie technologique, qui se traduit pour la série STI par une polyvalence technologique accrue des enseignements, la réforme du lycée renforce l'orientation progressive des élèves et leur accompagnement personnalisé. L'existence et l'importance donnée à la voie technologique, notamment à la série STI, sont donc fortement réaffirmées dans le cadre de la réforme du lycée. La voie technologique se distingue de la voie générale par ses méthodes pédagogiques, de la pédagogie inductive à la démarche « de projet », et par le caractère « appliqué » ou « concret » des contenus d'enseignements qui lui sont propres. Elle se distingue également de la voie professionnelle par son objectif de poursuite d'études supérieures, et non d'insertion professionnelle. Les nouvelles séries STI2D et STD 2A s'inscrivent parfaitement dans cette voie technologique. En particulier, la série STI2D répond bien mieux aux critères de l'enseignement technologique que l'actuelle série STI, plus proche des formations professionnelles. La nouvelle série STI2D vise une formation technologique polyvalente qui permettra aux élèves un large choix en termes de poursuites d'études supérieures. Les apprentissages strictement professionnels, qui exigeaient d'importants volumes horaires en STI, sont réduits à l'essentiel. Cette formation technologique polyvalente continuera à s'appuyer sur des systèmes réels, mais non exclusivement à usage industriel, afin d'apporter une connaissance large et équilibrée des objets technologiques qui sont aujourd'hui produits par l'industrie. Les « dédoublements » d'heures d'enseignement technologique ne sont en aucun cas supprimés par la réforme du lycée. Comme dans les autres séries générales et technologiques rénovées, la répartition des heures destinées à l'enseignement en effectifs réduits dans la série STI2D est désormais arrêtée au niveau de l'établissement. Cette répartition est notamment discutée au sein du conseil pédagogique afin de trouver une réponse pédagogique adaptée aux besoins des élèves. Les enseignements de sciences expérimentales, souvent intitulés sciences physiques et physique appliquée dans l'actuelle série STI, sont renforcés et élargis à d'autres domaines de la physique ainsi qu'à la chimie. En conséquence, ils sont intitulés physique-chimie dans la nouvelle série STI2D. Les futurs bacheliers STI2D, forts de cette culture scientifique plus large et plus équilibrée, auront plus facilement accès à un large choix d'études supérieures, en particulier à l'ensemble des formations courtes conduisant à un BTS ou à un DUT industriel. Les plus motivés d'entre eux seront également mieux préparés à poursuivre leurs études vers des formations supérieures longues, jusqu'au niveau bac+ 5.
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