M. Ronan Kerdraon appelle l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur l'absence de diplôme donnant accès au métier d'herboriste.
La réintroduction de ce diplôme, supprimé le 11 septembre 1941 sous le régime de Vichy, est demandée par plusieurs associations et par de nombreux étudiants qui militent pour la reconnaissance du métier d'herboriste. En effet, le diplôme de pharmacien s'avère inadapté, ne préparant pas suffisamment à ce type de traitement.
L'homologation du diplôme d'herboriste permettrait également de répondre à une demande forte de la part d'une large part de nos concitoyens qui souhaitent privilégier des solutions thérapeutiques moins agressives que les méthodes médicamenteuses.
Face à une telle attente et compte tenu du développement des établissements commercialisant des plantes médicinales sans disposer des connaissances qui y sont liées, il semblerait très judicieux de préparer des spécialistes de l'herboristerie afin de mieux encadrer ce domaine d'activité.
De plus, le développement de l'herboristerie permettrait d'agir efficacement en complémentarité des traitements traditionnels et contribuerait ainsi à la maîtrise du déficit de notre système de sécurité sociale.
Compte tenu de ces éléments, il lui demande de bien vouloir étudier la possibilité de réintroduire le diplôme d'herboriste.
Il n'est pas envisagé de réintroduire le diplôme d'herboriste dans la mesure où des enseignements de botanique, de pharmacologie et de phytothérapie sont dispensés de la deuxième année à la sixième année des études en vue du diplôme d'État de docteur en pharmacie. Le pharmacien possède ainsi une connaissance complète des plantes médicinales touchant à la fois leur composition, leur effet pharmacologique et leur utilisation à des fins thérapeutiques. Il a, de ce fait, les compétences nécessaires pour dispenser, en sa qualité de praticien de santé, les médicaments issus des plantes, notamment dans le cadre de la médication officinale. Le pharmacien possède également les connaissances scientifiques afférentes à la dispensation des essences et des huiles essentielles d'origine végétale ; l'enseignement de l'aromathérapie est, en effet, dispensé dans de nombreuses unités de formation et de recherche (UFR) de pharmacie. La réforme des études de pharmacie, actuellement en préparation dans le cadre des travaux de la Commission pédagogique nationale des études de santé, prévoit que des enseignements spécialisés pourront être mis en place en sixième année d'études ; la spécialisation en phytothérapie et aromathérapie est envisagée par de nombreuses UFR qui, pour certaines d'entre elles, proposent déjà une formation spécialisée dans ce domaine sanctionnée par un diplôme d'établissement. Le pharmacien possède donc, dans ce domaine, les qualifications scientifiques et de santé nécessaires pour adapter le conseil thérapeutique et la dispensation d'une médication à visée préventive ou curative, en regard des symptômes décrits.
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