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M. Jean-Claude Danglot attire l'attention de M. le ministre chargé de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique sur le fait que, au moment même où une mission d'information du Sénat réalisait un important travail pour tenter de lutter contre la désindustrialisation de nos territoires, Carlos Ghosn, PDG de Renault, annonçait sa décision de délocaliser la production de ses deux nouveaux moteurs en Roumanie et en Espagne, et ce au détriment de son site de production, la Française de mécanique, situé à Douvrin dans le Pas de Calais
La Française de Mécanique (F-M) de Douvrin produit actuellement des moteurs pour PSA et Renault, qui sont en fin de cycle. Les deux moteurs de nouvelle génération, voués à la délocalisation, devaient assurer le maintien de l'activité de cette entreprise.
Ce nouvel abandon industriel devraient provoquer, à terme, la suppression d'au moins deux cents emplois à la F-M, qui a déjà perdu 2000 emplois en dix ans !
L'État détient 15% du capital de Renault. En 2009, le groupe a de surcroît bénéficié, dans le cadre du plan dit de relance de la filière automobile, de près de trois milliards d'euros de ce même État, sans aucune contrepartie sociale pour les salariés.
Pour quel résultat pour quelle « efficacité » en matière d'emploi ? Renault ne produit que 29% de ses moteurs en France et a baissé sa production de véhicules particuliers de 53,4% depuis cinq ans !
Voilà pour la situation brièvement résumée.
Voilà aussi qui confirme sa position et son opposition au sacro-saint principe de la « concurrence libre et non faussée » qu'impose le Traité européen de Lisbonne, d'ailleurs trop souvent absent des débats concernant l'avenir de l'industrie française.
Les intérêts du monde du travail, les intérêts de la France, sont sacrifiés sur l'autel de l'Europe libérale érigée en dogme incontournable et ce sont les contribuables qui paient, au final, l'ardoise.
À la suite de la polémique de l'an dernier sur la délocalisation de la Clio 4 en Turquie, le Président de la République avait promis de reprendre la main chez Renault et a nommé de nouveaux administrateurs pour surveiller les choix industriels du groupe. Là encore, il mesure le résultat.
Il lui demande donc, dans un premier temps, s'il envisage de convoquer le PDG de Renault et, de manière plus fondamentale, à quel moment le Gouvernement décidera de passer réellement des discours aux actes concrets qu'attendent les 2,9 millions de salariés travaillant dans la filière automobile et, plus concrètement encore, les 3450 salariés de la Française de Mécanique de Douvrin.
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