M. Roland Courteau expose à M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative que l'illettrisme en France touche plus de 3 millions de personnes, soit près de 10 % de la population âgée de 18 à 65 ans et ayant été scolarisée en France.
En fait, les conséquences de l'illettrisme et de l'échec scolaire sont désastreuses, puisque plus de 40 % de ces personnes en situation d'illettrisme seraient sans emploi.
Il lui indique que cette situation résulte d'échecs scolaires, lesquels semblent trouver leur origine dès les premières années de la scolarité des enfants.
L'objectif serait donc de mettre le maximum de moyens, dès cette période de l'enseignement, afin de réduire les causes de ce qui constitue un véritable fléau.
Il lui demande de bien vouloir lui faire connaître ses intentions et les dispositions susceptibles d'être engagées en ce sens.
Les dernières statistiques au sujet des évaluations en lecture dans le cadre de la journée d'appel de préparation à la défense concernent l'année 2009. En 2009, près de huit participants à la JAPD sur dix sont des « lecteurs habiles », un peu plus de un sur dix rencontre des difficultés de compréhension. Les autres ont une maîtrise fragile de la lecture. Les résultats de 2009 dessinent une stabilisation de la proportion de jeunes en difficulté de lecture par rapport aux deux années précédentes. Cette proportion avoisinait les 11 %, en 2006, elle approche aujourd'hui les 12 %. Parmi les jeunes en difficulté, la part de ceux en grave difficulté étaient de 4,4 % en 2004, 4,9 % en 2007 et 2008. Une nouvelle note de la DEPP datée d'août 2011 concernant l'année 2009 précise qu'un nouveau mode d'évaluation met en exergue 5,1 % des participants en sévères difficultés devant l'écrit. Dans ce contexte, le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative a mis en œuvre des réformes importantes pour améliorer la réussite scolaire : la réforme de l'enseignement primaire qui prévoit notamment, deux heures d'aide personnalisée en français et en mathématiques en faveur des élèves en difficulté ainsi que des stages de remise à niveau ; la révision des programmes d'enseignement au collège et la généralisation de l'accompagnement éducatif ; la réforme du lycée avec l'accompagnement personnalisé des élèves en lycée général et technologique et en lycée professionnel, dont il est attendu une réduction du décrochage, potentiel facteur d'apparition de l'illettrisme chez les adultes. En mars 2010, le ministre chargé de l'éducation nationale a lancé un plan de prévention de l'illettrisme, dont le premier objectif est de prévenir les difficultés, dès l'école maternelle, en faisant un effort sur l'apprentissage méthodique du vocabulaire, en stimulant la mémoire, en lisant de façon précoce des textes de qualité. En ce qui concerne l'école élémentaire, la lutte contre l'illettrisme passe par l'installation des automatismes grâce à l'apprentissage par cœur, la répétition et la récitation, l'encouragement du plaisir de lire sous toutes ses formes. Une convention avec l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ANLCI) a été signée. Différentes actions ont été lancées en partenariat avec plusieurs associations. Des correspondants académiques ont été désignés par les recteurs pour coordonner localement ce plan. Le plan se poursuit en 2011-2012 et des initiatives nouvelles ont été annoncées par la circulaire de rentrée (Bulletin officiel de l'éducation nationale du 5 mai 2011).
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.