M. Robert Tropeano attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative sur la formation des enseignants des premier et seconds degrés et des personnels d'éducation. En effet, lors de la mise en place de la masterisation du concours de l'éducation nationale, les futurs enseignants avaient très largement alerté le Gouvernement sur les conséquences d'une telle mesure. Or il s'avère que la création du master en alternance suscite de nombreuses inquiétudes et interrogations. Ainsi la charge de travail sera très importante pour les étudiants en master qui devront obtenir leur diplôme, mais également préparer le concours et le réussir. De nombreux étudiants ayant réussi le master mais n'étant pas admis au concours de recrutement seront également confrontés au problème de leur insertion professionnelle. Aussi, il lui demande de bien vouloir lui indiquer quelles sont les intentions du Gouvernement dans ce domaine et de lui confirmer que la création du master en alternance ne vient pas combler le manque d'enseignants.
La réforme du recrutement et de la formation des personnels enseignants des premier et second degrés et des personnels d'éducation a élevé au master le niveau de recrutement par concours des personnels concernés. De ce fait, ces personnels bénéficient d'une formation de cinq années d'études dont les universités assurent pleinement la responsabilité. Les parcours de formation mis en place dans le cadre des nouveaux diplômes nationaux de masters font une large place à la formation professionnelle surtout en deuxième année de master, permettant ainsi une entrée progressive et effective dans le métier. La formation des futurs enseignants et personnels d'éducation est donc améliorée et leur confère une plus grande compétence professionnelle. Depuis la rentrée 2011, une expérience de parcours alterné en master est initiée, en partenariat avec des universités de plusieurs académies, pour proposer aux étudiants les moins favorisés socialement des conditions matérielles leur permettant de poursuivre un cursus universitaire les conduisant au diplôme de master et les préparant aux concours enseignants tout en bénéficiant d'une formation professionnalisante renforcée. La circulaire n° 2011-157 du 14-9-2011 relative à la professionnalisation des formations pour les étudiants se destinant aux métiers de l'enseignement précise notamment les modalités de la mise en place des masters en alternance. Les dispositifs de parcours alterné en master résultent d'un travail partenarial entre chaque recteur et les universités implantées sur le territoire de son académie. L'alternance doit permettre de renforcer les aspects professionnalisants de la formation universitaire en favorisant une entrée progressive dans le métier. Elle permet également de développer, chez l'étudiant, une meilleure connaissance des établissements scolaires tout en s'appropriant des pratiques pédagogiques variées et adaptées aux différents environnements et publics scolaires. Elle est particulièrement adaptée à l'aménagement d'interactions entre formation théorique et pratique. Par ailleurs, cette modalité permet de diversifier le recrutement des futurs enseignants, notamment en faveur de ceux qui exercent une activité professionnelle durant leurs études dans le cadre d'une école ou d'un établissement scolaire. L'université élabore le dispositif pédagogique en y associant l'académie ou ses représentants pour construire de véritables séquences de formation en alternance entre les universités et le milieu professionnel. En fonction du référentiel du métier d'enseignant, il lui revient de prendre en compte les acquis des séquences de formation en milieu professionnel pour aménager la formation. Cette prise en compte permet une validation de tout ou partie d'unités d'enseignement constitutives du diplôme national de master préparé. Cet aménagement offre ainsi à l'étudiant la possibilité de préparer en alternance le master et le concours sans supporter une charge de travail supplémentaire. Dès la première année, et selon le concours envisagé, les étudiants engagés dans ce dispositif ont une réelle pratique d'enseignement, d'animation de la vie scolaire ou de responsabilité dans le cadre d'un centre de documentation et d'information. Ils peuvent aussi, pour préparer l'exercice de ces fonctions en pleine responsabilité, offrir dans un premier temps un soutien scolaire à des groupes restreints d'élèves sous la conduite des enseignants titulaires, effectuer des missions de surveillance, se familiariser avec les enjeux de la vie scolaire ou intervenir dans le cadre d'un centre de documentation et d'information. En deuxième année, ils assurent des tâches pédagogiques et éducatives dont le volume total confiées aux étudiants ne peut excéder le tiers de service annuel du corps de référence. Selon les dispositions prises par les établissements d'enseignement supérieur et les académies, un premier contrat d'assistant d'éducation peut être envisagé, sur la base du décret n° 2003-484 du 6 juin 2003. Ce contrat d'assistant d'éducation est dans un second temps complété ou remplacé par un contrat permettant l'exercice en responsabilité de la fonction envisagée. Les stagiaires bénéficient, dans le cadre de l'école ou de l'établissement, de l'aide et des conseils d'un maître de stage, professeur maître-formateur, maître d'accueil temporaire, professeur conseiller pédagogique du second degré (enseignant, documentaliste) ou conseiller principal d'éducation, identifié pour ses qualités professionnelles, qui les guide et facilite la construction des compétences attendues. Les maîtres de stage interviennent dans la planification, l'organisation des cours, la mise en œuvre des apprentissages, l'évaluation des élèves et accompagnent les stages, pour toutes les questions relevant de la gestion des classes et de la discipline.
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