M. Philippe Dallier attire l'attention de M. le ministre chargé des transports sur le développement de l'offre de transport par hélicoptère dans le cadre du Grand Paris.
Pour l'année 2010, on a recensé près de 40 000 mouvements d'hélicoptères en Île-de-France. La réglementation en vigueur pour les zones à forte densité de population limite toutefois fortement les possibilités d'augmentation du trafic, et la moitié de ces vols restent consacrés aux missions de service public (SAMU, vols militaires, gendarmerie). Les utilisations privées par des professionnels, entre les entrées aéroportuaires et les quartiers d'affaires, sont aujourd'hui quasi inexistantes.
L'important développement économique de la région et l'évolution récente des besoins en matière de déplacements professionnels rendent aujourd'hui nécessaire l'adaptation de l'offre de mobilité sur ce segment. Pour les décideurs économiques, le gain de temps dans les déplacements est en effet une variable essentielle. La demande est forte entre les portes d'entrée de Paris (aéroports notamment) et les quartiers d'affaires.
L'Ile-de-France ne dispose pourtant pas, en l'état, des possibilités de desserte en hélicoptère à la hauteur d'une métropole de rang mondial. À titre de comparaison avec les métropoles concurrentes, Londres dispose de deux héliports en centre-ville, trois sont implantés à Tokyo, et Wall Street se trouve à moins de 10 minutes des aéroports new-yorkais grâce à quatre « zones de posée » qui desservent Manhattan.
De nombreux acteurs économiques, dont la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP) dans une prise de position de juillet 2011, estiment qu'il est désormais souhaitable pour l'attractivité et le dynamisme du Grand Paris, et dans le respect de l'environnement urbain, de développer cette offre complémentaire de transport, faisant de l'hélicoptère un maillon efficace de la chaîne de déplacement professionnel. Plus particulièrement, la CCIP reste attentive aux réflexions sur l'élaboration d'un nouveau schéma de desserte au plus près des besoins, notamment des pôles économiques du Grand Paris.
En outre, l'essor de ce mode de transport, notamment à partir du Bourget (premier aéroport d'affaires européen avec 130 000 passagers par an), s'inscrirait dans le prolongement du futur pôle aéronautique du Grand Paris au Bourget-Dugny, qui, avec l'implantation prochaine d'Eurocopter et d'EADS, générera l'implantation d'entreprises créatrices de nombreux emplois dans le département de la Seine-Saint-Denis.
Il souhaiterait qu'il lui indique la position du Gouvernement sur ce dossier.
La desserte par hélicoptère de la région parisienne retient toute l'attention du Gouvernement. Les capacités spécifiques de l'hélicoptère en font en effet un moyen de transport sans équivalent pour un accès rapide à des sites difficiles ou saturés, particulièrement précieux pour assurer de nombreuses missions de service public et notamment de secours de personnes mais également très efficace pour les acteurs économiques majeurs. Ces atouts ne doivent toutefois pas occulter les nuisances que peuvent subir de nombreux riverains, précisément dans les zones saturées qui rendent attractif l'usage de l'hélicoptère. La situation de la région parisienne, avec le seul héliport de Paris-Issy-les-Moulineaux, à proximité immédiate de la capitale, au voisinage duquel se concentre une forte partie des nuisances, ne peut pas, de ce double point de vue, être considérée comme optimale. Le secrétaire d'État aux transports a ainsi été amené à demander, en juin 2009, qu'une partie importante du trafic de cet héliport puisse être répartie sur d'autres plates-formes autour de la capitale. Un travail de fond a donc été entrepris avec les représentants des professionnels de l'hélicoptère pour réfléchir à un schéma directeur de développement de l'hélicoptère en région Île-de-France, et rechercher de nouveaux sites, techniquement accessibles et pertinents pour une meilleure répartition du trafic. La préfecture d'Île-de-France a été chargée de coordonner ces travaux. La recherche de sites s'avère difficile, les élus et responsables locaux étant majoritairement réticents à accueillir une telle infrastructure, car plus sensibles aux difficultés engendrées localement par les nuisances qu'aux avantages attendus pour l'ensemble de la région. Néanmoins, le Gouvernement reste attaché à ce que des solutions soient apportées pour la desserte par hélicoptère de Paris. Ainsi, la réflexion sur un schéma directeur de développement de l'hélicoptère en région Île-de-France est poursuivie.
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