M. Francis Delattre attire l'attention de M. le ministre de la défense et des anciens combattants sur les incertitudes qui règnent autour des négociations entre Safran et Thales. Sur le thème de la logique industrielle, Safran cèderait son optronique à Thales qui lui apporterait en échange sa navigation inertielle et sa génération électrique. Les salariés sont fermement opposés au projet actuel, particulièrement du côté de Safran, notamment dans le Val-d'Oise. Ils dénoncent un schéma industriel qui lèserait la compétitivité de certaines activités, engendrerait des pertes d'emploi et de compétences et condamnerait à terme les sites du Val-d'Oise. C'est pourquoi il lui demande de préciser les intentions du Gouvernement dans ce projet de restructuration de la défense.
Soucieux de préserver la pérennité des activités nationales dans les domaines de l'optronique et de la navigation inertielle, l'État, à la fois actionnaire et client de Thales et Safran, a demandé aux présidents de ces deux sociétés de réfléchir à un rapprochement éventuel de leurs activités dans ces deux secteurs. L'objectif stratégique est de contribuer à la rationalisation de la base industrielle et technologique de défense par la création de deux pôles d'excellence nationaux positionnés au meilleur niveau mondial dans ces domaines de très haute valeur ajoutée. Le regroupement des activités d'optronique de Safran avec celles de Thales présente un fort intérêt au plan industriel et commercial avec notamment la création du n° 2 mondial (viseurs et combat terrestre). Le regroupement des activités de Thales et Safran dans le domaine de la navigation inertielle permettrait de créer un leader européen, alternative crédible aux deux grands acteurs américains du secteur (Honeywell et Northrop-Grumman). En outre, l'objectif industriel recherché est double : d'une part, un rapprochement de ces activités permettrait d'atteindre une masse critique et de dégager des marges de manœuvre financières permettant de continuer à investir significativement sur ces technologies de pointe, et de conserver ainsi un tout premier rang mondial ; d'autre part, un rapprochement permettrait de dégager des synergies commerciales entre les deux entreprises, notamment sur les marchés à l'exportation. Il appartient toutefois aux entreprises de déterminer le meilleur mode de coopération de nature à satisfaire ces objectifs. Les discussions entre industriels se poursuivent et la forme précise que pourrait prendre ces projets de rapprochement est toujours discutée au fond. En toute hypothèse, le ministre de la défense et des anciens combattants est extrêmement attentif à l'impact potentiel de ce projet sur l'emploi, en particulier sur l'emploi industriel local.
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.