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M. Roland Povinelli attire l'attention de M. le ministre de la défense et des anciens combattants sur la nécessité de reconnaître et indemniser les travailleurs forcés indochinois déportés en France durant la Seconde Guerre mondiale.
C'est à partir de 1939 que la France a déporté brutalement plus de 20 000 jeunes paysans indochinois conduits par les forces armées dans notre pays où ils sont devenus travailleurs forcés dans des conditions indignes.
Pour la plupart, ils ont été contraints, arrachés sans ménagement à leurs familles, jetés dans des bateaux dans des conditions inhumaines, convoyés jusqu'à Marseille où ils ont été « parqués » à la prison des Baumettes.
Ils ont ensuite été répartis entre plusieurs sites civils ou militaires : usines d'armement, campagnes de Camargue où ils créeront des rizières et des poudreries nationales comme celle de Miramas-Saint-Chamas.
À la frontière entre Miramas et Saint-Chamas, plus de 1 000 hommes ont ainsi travaillé à la Poudrerie nationale, sans salaire et dans des conditions pénibles et dangereuses.
À quelques pas de leur lieu de travail, ils ont été logés dans un camp à discipline sévère où régnaient maladies et malnutrition. L'administration poussera le cynisme jusqu'à nommer ce camp « Gia Dinh » (« Mon foyer, ma famille » en vietnamien).
Sur les 20 000 travailleurs, plus de 1 000 ne rentreront jamais chez eux, morts de fatigue, de maladies ou par suicides. Les autres ne retrouveront leur liberté qu'en 1952, sept ans après la guerre.
Aucune reconnaissance officielle du sort réservé à ces hommes oubliés, non indemnisés n'a été envisagée par l'administration et les gouvernements successifs.
Il lui demande donc de bien vouloir envisager la reconnaissance officielle de ce drame de l'histoire coloniale et la juste indemnisation des familles de ces travailleurs.
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