Mme Claudine Lepage appelle l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la cohésion sociale sur le non-versement de 20 % des crédits alloués pour le financement des établissements d'information, de consultation ou de conseil familial (EICCF), crédits votés par le Parlement dans la loi de finances pour 2012.
Alors qu'un protocole d'accord a été signé pour trois ans entre le ministre de la solidarité, le ministre de la santé et le planning familial qui garantissait un financement stable de 2,6 millions d'euros, alors que cet engagement de l'État était rappelé dans le projet de loi de finances de 2012, il apparaît que 500 000 euros, prévus et votés dans le budget 2012, n'ont toujours pas été versés aux EICCF.
Elle rappelle que, depuis 1973, l'État considère que « l'information des populations sur les problèmes de la vie est une responsabilité nationale », et que la circulaire de l'éducation nationale n° 2011-216 du 2 décembre 2011 inscrit, parmi ses sept objectifs, l'objectif 3 qui vise à « généraliser l'éducation à la sexualité, faciliter l'accès à la contraception et maintenir un bon niveau d'information sur le VIH/sida et les principales IST ».
Dans un contexte où la précarité sociale s'accroît, rendant plus nécessaire les besoins d'information et d'éducation sur les questions de sexualité et de prévention des infections sexuellement transmissibles, le désengagement de l'État sur cette question de santé publique nécessaire au développement affectif et social des personnes est incompréhensible.
Elle lui demande quelles mesures elle compte prendre pour garantir le niveau de financement des EICCF afin que les missions essentielles menées par le planning familial ne soient pas compromises.
Le financement des établissements d'information, de consultation ou de conseil familial (EICCF) a fait l'objet d'un engagement de l'État pour trois ans (2009-2011) grâce à un protocole signé entre les ministres chargés de la solidarité et de la santé et le Mouvement français pour le planning familial (MFPF), le 11 mars 2009. Le MFPF assure la gestion d'environ un tiers des EICCF. Au titre du protocole, l'ensemble des EICCF a reçu en 2009, 2010 et 2011, 2,6 millions d'euros par an ainsi répartis : 2,1 millions d'euros sur le programme 106 « action en faveur des familles vulnérables » et 0,5 million d'euros pour le programme 147 « politique de la ville », dans le cadre d'une subvention versée par l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (ACSé) pour des actions menées par les EICCF dans les quartiers prioritaires relevant de la politique de la ville. Le Gouvernement a veillé, tout au long du protocole, à ce que la gestion des crédits disponibles soit la plus fluide possible en assurant une coordination importante entre les services du ministère des solidarités et de la cohésion sociale et les services de l'ACSé. En 2010 et 2011, les engagements financiers prévus par le protocole ont été pleinement respectés. Au-delà de cet effort en direction des EICCF, l'État soutient directement l'action du MFPF. En 2011, sur un budget de plus de 2,5 millions d'euros, plus de 70 % étaient issus de subventions nationales. L'État poursuivra en 2012 son effort en faveur du MFPF et du financement de l'ensemble des EICCF. Il est en effet envisagé de prolonger les engagements du protocole et les crédits nécessaires (pour un montant équivalent à celui qui était fixé les années précédentes) sont bien inscrits dans la loi de finances pour 2012, c'est-à-dire 2,1 millions d'euros plus 0,5 million d'euros, soit 2,6 millions d'euros au total. Reste toutefois à régler des questions relatives aux modalités de mise en œuvre de cet engagement. Le maintien d'un effort constant depuis 2009 pour le financement du MFPF et des EICCF intervient dans un contexte budgétaire pourtant très contraint.
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.