M. Éric Doligé attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur la problématique du financement des travaux d'installation et/ou de réhabilitation des systèmes d'assainissement non collectif chez les propriétaires d'immeubles non raccordés à un réseau public d'assainissement, particulièrement lorsque ces travaux sont entrepris par des structures intercommunales compétentes dont le territoire est couvert par l'action de deux agences de l'eau ayant adopté chacune des modalités différentes de subventionnement de ce genre de travaux.
Alors même qu'il semble qu'une structure intercommunale n'ait pas la possibilité – pas plus d'ailleurs qu'une commune – de décider de subventionner elle-même ce genre de travaux (étant donné la rédaction du deuxième alinéa de l'article L. 2224-12-2 du code général des collectivités territoriales), la question se pose de savoir si cette même structure intercommunale aurait le droit de moduler les taux des subventions effectivement obtenues pour ces travaux. Par exemple en présence d'un taux de subventionnement de 60 % émanant d'une agence donnée et d'un taux de 30 % émanant d'une autre agence, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) pourrait-il adopter un taux unique (inférieur au taux de 60 % mais supérieur au taux de 30 %) de façon à offrir les mêmes conditions de subventionnement à tous les particuliers relevant de son territoire et ainsi respecter le principe d'égalité de traitement entre ces particuliers ou doit-il respecter strictement les taux des subventions accordées pour chaque opération donnée et ainsi traiter de manière différente les propriétaires concernés, par ailleurs usagers du même service public d'assainissement non collectif (SPANC) créé au niveau intercommunal ?
Il est clair que si la réponse apportée devait tendre vers un strict respect des modalités de subvention, notamment leur taux, décidés par chaque agence de l'eau, cela risquerait inévitablement de bloquer les actions de réhabilitation envisagées par les structures intercommunales se trouvant dans ces situations particulières.
Il lui demande si elle peut indiquer quelles sont précisément les modalités à appliquer.
Sur la base des enjeux identifiés de manière globale sur chaque territoire, les agences de l'eau définissent en effet un programme pluriannuel d'interventions qui leur est spécifique, tant en matière de redevances que d'interventions. Il en résulte des priorités et des modalités d'aides différentes selon les bassins. Dans le cas d'une maîtrise d'ouvrage privée pour les travaux relatifs aux systèmes d'assainissement non collectif chez les propriétaires d'immeubles non raccordés à un réseau public d'assainissement, une convention est passée entre l'agence de l'eau et la collectivité, prévoyant que les aides sont accordées à la collectivité intermédiaire, mais pour le compte du bénéficiaire à qui la subvention est reversée. Il convient donc d'appliquer un strict respect des modalités de subvention décidées par chaque agence de l'eau, et notamment leur taux. Toutefois, lorsque le porteur d'un projet à portée intercommunale est situé en limite de bassin et sur deux circonscriptions différentes, les agences de l'eau ont la possibilité de se concerter pour aligner leurs modalités de financement. La ministre invite ainsi à saisir le président du conseil d'administration des agences concernées, puisque les conseils d'administration restent compétents pour définir des modalités d'aides spécifiques dérogeant aux conditions générales du programme. À titre informatif, les six agences de l'eau apporteront, au cours de la période 2007-2012 correspondant à leurs IXèmes programmes pluriannuels d'intervention, plus de 225 millions d'euros d'aides à l'assainissement non collectif. Pour la période 2013-2018 des Xèmes programmes, les agences de l'eau prévoient une augmentation significative de ces dépenses. Consciente des contraintes que les particuliers peuvent rencontrer pour la réhabilitation de leurs installations, la ministre informe en outre que, dans le but de remettre à niveau le parc d'assainissement non collectif de manière progressive et de dimensionner l'effort financier au regard des enjeux collectifs et du rapport coût/efficacité, des précisions sur les modalités de contrôle de l'assainissement non collectif ont été apportées par la loi Grenelle II et par l'arrêté du 27 avril 2012. C'est pourquoi, désormais, pour les installations existantes, les travaux ne doivent être rendus nécessaires dans un délai de quatre ans qu'en cas de risque sanitaire ou environnemental avéré. Pour les installations non conformes, l'article L. 271-4 du code de la construction et de l'habitation prévoit qu'en cas de vente, les travaux sont à réaliser dans un délai d'un an après signature de l'acte de vente. De plus, les particuliers devant procéder à des travaux de création ou de mise en conformité de leur installation d'assainissement non collectif peuvent bénéficier, selon certaines conditions : - d'aides attribuées par l'Agence nationale de l'habitat (ANAH), - de l'application d'un taux réduit de TVA (7 %), - de l'éco-prêt à taux zéro (éco PTZ), pour des travaux concernant la réhabilitation des dispositifs d'assainissement non collectif ne consommant pas d'énergie (loi de finances n° 2008-1425 du 27 décembre 2008, pour 2009).
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