Mme Colette Giudicelli attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la fiabilité de certaines méthodes de dépistage du cancer de l'ovaire. En France, on compte plus de 4 000 cancers de l'ovaire par an et près de 3 500 décès directement imputable à cette maladie. On considère généralement que 70 à 90 % des femmes dont le cancer de l'ovaire a été détecté à un stade primaire sont toujours en vie cinq ans après le diagnostic, contre seulement 20 à 30 % de celles dont le cancer a été diagnostiqué à un stade avancé. Cependant, une récente étude américaine publiée dans le JAMA (Journal of the American Medical Association) en juin 2011 et reprise par la revue Prescrire laisse apparaitre que le dépistage systématique de cette pathologie moyennant une échographie trans-vaginale et un test sanguin du dosage du marqueur tumoral (le CA125), serait inutile et potentiellement nocif. L'essai clinique a été mené durant 13 ans aux États-Unis sur plus de 78 000 femmes âgées de 55 à 74 ans, sans antécédents particuliers. Elles ont été divisées en deux groupes, le premier n'a subi aucun dépistage contrairement au deuxième, qui, lui, a subi les techniques de dépistage classique. Les résultats ont démontré que la mortalité par cancer de l'ovaire était similaire dans les deux groupes, tout comme la mortalité totale, ainsi que le nombre de cancers découverts à un stade avancé. Apparemment donc, selon cette étude, un dépistage précoce du cancer de l'ovaire par cette méthode n'aurait aucune incidence sur le pronostique thérapeutique et vital. Pire encore, une femme sur dix s'est vue diagnostiquer un cancer de l'ovaire à tort et un tiers de celles-ci ont dû subir une intervention chirurgicale qui s'est conclue par de sévères complications dans 15 % des cas. Le test CA125 ne serait pas adapté aux femmes qui ne présentent aucun symptôme ou antécédent familial. Elle aimerait connaître son sentiment sur cette étude, si des études similaires ont été réalisées sérieusement en France sur cette question et quelles sont les autres méthodes de dépistage fiables qui seraient moins contestées.
En 2011, le cancer de l'ovaire touche plus de 4 600 femmes. Avec près de 3 300 décès, le cancer de l'ovaire est la quatrième cause de décès chez la femme après le cancer du sein, du colon et du poumon. Le cancer de l'ovaire est un des cancers les plus létaux car les premiers symptômes sont inconstants et peu spécifiques et l'évolution à bas bruit entraîne souvent un diagnostic à un stade d'avancement du cancer qui le rend difficilement traitable. Environ 10 % des cancers du sein et de l'ovaire sont liés à une prédisposition génétique, impliquant les gènes BRCA1 et BRCA2. Ces formes de cancer nécessitent une prise en charge spécifique et la chirurgie est conseillée, avec ablation des ovaires et des trompes, et de l'utérus. Pour les femmes jeunes à haut risque ou qui refusent cette chirurgie, une échographie par an est conseillée. Concernant les marqueurs tumoraux sanguins, la protéine CA125 est connue pour augmenter en présence de cancer de l'ovaire, mais n'est pas spécifique et augmente aussi avec certaines affections bénignes comme le kyste bénin de l'ovaire. L'essai clinique publié dans le Journal of the american medical association (JAMA) a été conduit à une large échelle et indique l'absence de bénéfice d'un dépistage pour échographie trans-vaginale accompagné d'un dosage sanguin CA 125 (une telle étude n'a jamais été réalisée en France). Il n'y a actuellement pas de dépistage efficient par imagerie ou simple microbiologie comme il y en a pour le sein ou le col de l'utérus. Suite à l'identification de marqueurs sériques, les recherches sont basées actuellement sur les protéines de la cellule et ont montré des pistes intéressantes pour la découverte de nouveaux marqueurs tumoraux sanguins qui pourraient être utiles comme outils de dépistage.
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