M. Roland Courteau attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur les conséquences de l'installation, en France, depuis 2004, du moustique tigre (Aedes albopictus).
Celui-ci est, à la différence de ses congénères, un vecteur de maladies, la dengue et le chikungunya notamment.
Il lui indique que la période durant laquelle le moustique tigre est le plus actif s'étend de mai à novembre.
Implanté dans le sud de la France, il pourrait gagner des régions plus au nord et vers l'ouest.
Il lui demande quelles mesures précises ont été engagées en matière de surveillance ou de contrôle et visant à protéger la santé humaine et quelles dispositions ont été prises permettant de stopper le développement de cette espèce et sa propagation.
Aedes albopictus, plus communément appelé « moustique tigre », est une espèce de moustique originaire d'Asie du Sud-est et possédant une très grande capacité invasive. Ce moustique est présent en France métropolitaine, notamment dans les départements du pourtour méditerranéen. Ce moustique, présent en Italie depuis 1990, fait l'objet d'une surveillance rigoureuse. Ainsi, cette surveillance entomologique a permis de montrer qu'Aedes albopictus s'est implanté progressivement dans le sud de la France, tout d'abord dans le département des Alpes-Maritimes (depuis 2004), de Haute-Corse (2006), du Var (2007), de la Corse du sud (2007), des Bouches-du-Rhône (2009) et, depuis 2010 dans les Alpes-de-Haute-Provence, le Gard, l'Hérault et le Vaucluse. En 2012, « le moustique tigre » s'est implanté dans le sud-ouest de la France, dans le département du Lot-et-Garonne. Afin de limiter le risque de déclenchement d'une épidémie de chikungunya ou de dengue, le ministère de la santé a élaboré un plan national anti-dissémination du Chikungunya et de la dengue en 2006. Ce plan prévoit de renforcer la surveillance entomologique et épidémiologique pour prévenir et évaluer les risques de dissémination de ces virus. Il a pour objectif de détecter le plus précocement possible la présence du vecteur Aedes albopictus et de patients potentiellement virémiques, afin de permettre la mise en œuvre rapide et coordonnée de mesures de contrôle du vecteur Aedes albopictus et de protection des personnes. Les modalités de mise en œuvre de ce plan font l'objet d'un guide qui est régulièrement mis à jour et sa dernière version est annexée à la circulaire N° DGS/RI1-3/2012/168 du 23 avril 2012 relative aux modalités de mise en œuvre du plan anti-dissémination du chikungunya et de la dengue en métropole. Dès lors que le moustique Aedes albopictus est durablement implanté dans un département, celui-ci est classé par arrêté ministériel dans la liste des départements où les moustiques constituent une menace pour la population. Les autorités sanitaires s'emploient alors, en lien avec les collectivités territoriales concernées, à en assurer le contrôle, c'est-à-dire à maintenir la densité des populations de moustiques à un niveau le plus faible possible. Pour déterminer les zones colonisées par ce moustique, la direction générale de la santé finance les EID (ententes interdépartementales pour la démoustication) qui se chargent de la surveillance entomologique sur le territoire métropolitain et la lutte antivectorielle ciblée contre les tentatives d'implantation du moustique dans de nouvelles zones. Cette lutte antivectorielle permet de ralentir la progression du moustique Aedes albopictus. Cependant, en 2012 des départements non classés ont vu l'apparition régulière de ce moustique. Il s'agit notamment de l'Aude, de l'Ardèche et de la Drôme. Mme la ministre des affaires sociales et de la santé a demandé une évaluation des mesures de lutte antivectorielle effectuées dans ces départements. Cette évaluation aidera à réussir éventuellement les axes et les actions du plan national anti-dissémination du Chikungunya et de la dengue.
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