M. Roland Courteau attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur la situation de la Nouvelle Calédonie et de Wallis-et-Futuna, par rapport au risque tsunami.
Il lui indique que dans ses précédents rapports réalisés dans le cadre des travaux de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (2007 et 2009), il avait notamment souligné leur grande vulnérabilité à ce risque.
Il souhaiterait donc avoir plus de précisions sur les dispositifs mis en place, concernant, d'une part, l'alerte montante et, d'autre part, l'alerte descendante, ainsi que les mesures d'information et de sensibilisation effectuées en direction des populations et au sein des établissements scolaires.
Il souhaiterait également qu'un point précis puisse lui être fait, concernant les éventuelles évacuations, notamment nocturnes, à mettre en œuvre et la gestion de l'information d'une manière générale.
Le risque tsunami est le risque naturel majeur des territoires français du Pacifique. Le système d'alerte aux tsunamis mis en place en 1965 repose sur la participation de 26 États dont les centres nationaux travaillent en coordination. Le centre d'alerte des tsunamis dans le Pacifique ou Pacific Tsunami Warning Center (PTWC) est basé à Hawaï. Il peut lancer une alerte dans les 10 à 15 minutes suivant le séisme, qui sera donc utile aux régions situées à au moins 100 km de la source. Il convient de signaler que tous les séismes ne sont pas « tsunamigènes » et que la détection du séisme doit être accompagnée de mesures marégraphiques permettant de confirmer le risque tsunami. S'agissant de la Nouvelle-Calédonie, et dans le cas des séismes locaux avec des sources liées à la faille du Vanuatu, un tsunami peut toucher les côtes de Nouvelle-Calédonie en 10 à 30 minutes. L'institut de recherche pour le développement (IRD) de Nouvelle-Calédonie a donc déployé un réseau local de sept stations sismiques permettant d'avoir les caractéristiques du séisme en 4 à 5 minutes. Ce message n'est toutefois pas un message d'alerte sismique puisqu'il donne uniquement les données du séisme (magnitude, heure du séisme et localisation). Le plan ORSEC (Organisation de la Réponse de SÉcurité Civile) -spécifique tsunami- a été adopté le 28 août 2012. Lors d'un fort séisme ressenti par la population ou lors de la réception d'un message d'alerte du PTWC, l'évacuation immédiate et générale de la population est la règle absolue. L'alerte est transmise par SMS, relais radio sapeurs-pompiers, radio et télévision publiques, réseau gendarmerie et réseau coutumier. Les sirènes, au nombre de 60, ont été rétrocédées aux communes et seront activées par les communes dans le cadre des plans communaux de sauvegarde (PCS). L'alerte tsunami du 6 février dernier a démontré la pertinence de ce système qui repose sur la complémentarité des moyens humains et techniques. En ce qui concerne la sensibilisation des populations, plusieurs outils ont été mis en place : réalisation et distribution de magnets et de flyers ; réalisation d'un atlas des zones à risque aux Iles Loyautés ; mise en place de zones refuge et chemins de fuite sur la côte Est et les Iles ; mise en place de « panneautage » sur plusieurs communes ; réalisation d'actions menées par le commissaire délégué de la République des Iles avec le concours de la Croix Rouge ; réalisation d'actions menées par la Croix Rouge en partenariat avec le Gouvernement de Nouvelle-Calédonie et le Haut-commissariat de Nouvelle-Calédonie au sein des établissements scolaires ; mise en place d'un atlas en ligne sur le portail SIG du Gouvernement de Nouvelle-Calédonie : georep correspondant au risque tsunami. À Wallis-et-Futuna, un dispositif automatique de déclenchement des 16 sirènes d'alerte sur l'ensemble du territoire a été mis en place mais il a été sérieusement fragilisé à l'occasion du passage du cyclone « EVAN ». Le contexte particulier de l'île, l'absence de téléphonie mobile et de sensibilisation des populations au risque tsunami rendent Wallis-et-Futuna très vulnérable à ce phénomène. Une carte de modélisation du risque tsunami à Wallis-et-Futuna a été remise dans le cadre d'une étude pilotée par le secrétariat général de la communauté du Pacifique. Elle devrait permettre la mise en place d'opérations de sensibilisation et de chemins d'évacuation à destination de la population. La mise en œuvre de chemins d'évacuations et de sites de repli constitue un volet complémentaire de la stratégie d'alerte et de sensibilisation des populations. Des réflexions sont d'ores et déjà en cours sur les territoires afin de déterminer une stratégie commune pour la mise en place de panneaux d'affichage.
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