Mme Françoise Laurent-Perrigot attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur la situation de l'observatoire Météo France de l'Aigoual et, plus précisément, sa perte de suprématie en matière de prévisions météorologiques.
Jusqu'à présent, l'observatoire Météo France de l'Aigoual permettait des prévisions météorologiques « massif Aigoual ». Il couvrait une bonne partie de la Lozère, de l'Aveyron, du Gard et de l'Hérault. Depuis les nouvelles dispositions prises par Météo France, le bulletin météorologique quotidien du mont Aigoual continue à être produit mais son élaboration est confiée au centre de Nîmes Courbessac. Effectivement, les utilisateurs disposent toujours de ce bulletin mais, sans remettre en question la compétence du centre de Nîmes Coubessac, la situation se détériore. Les nouveaux bulletins enregistrés délivrent des informations de moins bonne qualité. Pourtant, en zone de montagne, les écarts météorologiques sont parfois lourds de conséquences, voire dangereux. Les utilisateurs mécontents sont nombreux. Les interventions des pompiers et gendarmes se sont multipliées pour secourir, par exemple, des cueilleurs égarés dans le brouillard alors que seul un temps nuageux était annoncé.
Par conséquent, elle lui demande de préciser la stratégie de Météo France concernant l'élaboration du bulletin météorologique relatif au massif de l'Aigoual par l'observatoire de l'Aigoual.
Le Gouvernement est, comme tous les Français, très attaché aux services rendus par Météo-France. Cet établissement public réunit des compétences précieuses dans les domaines météorologique et climatique, au bénéfice de l'ensemble des usagers et notamment des acteurs des territoires. Pour ce qui est du Mont Aigoual, la spécificité de sa situation au cœur des Cévennes attire régulièrement de nombreux touristes. De ce site caractéristique de l'histoire de la météorologie de notre pays, Météo-France a souhaité faire un centre de diffusion des connaissances climatiques et météorologiques auprès du grand public, comme des publics scolaires et universitaires. Des agents animent à cet effet ce qui est devenu un véritable « météosite », fonctionnant durant la période estivale, car il est alors pleinement accessible. Le renouvellement pour cinq ans de la convention de partenariat signée entre Météo-France et la communauté de communes de l'Aigoual, intervenu en novembre 2011, témoigne de la volonté de pérenniser le Mont Aigoual dans sa mission de valorisation et de vulgarisation scientifiques. Rien n'interdit qu'il soit, par ailleurs, utilisé en tant que de besoin, pour tester des matériels en conditions extrêmes, même s'il ne peut, du fait même de son implantation géographique, devenir un centre de tests industriels. Toutefois, ni l'ancienneté du site, ni la nature de son climat ne peuvent justifier que les prévisions météorologiques soient réalisées sur place. Ce type de prévision locale, sur la base d'observations in situ, n'existe plus dans notre pays comme dans les autres États européens. Les métiers de la météorologie ont profondément évolué, du fait des progrès scientifiques et technologiques des dernières décennies, en termes de systèmes d'observation, de modes de prévision, désormais largement numériques, comme de diffusion des informations et des alertes. Les prévisions locales prennent ainsi place au sein d'un système national d'observation et de prévision, mis en œuvre et piloté depuis un centre national, situé à Toulouse. Elles sont ensuite exploitées et adaptées au plan interrégional, puis déclinées au plan local, au travers de centres compétents pour un ou plusieurs départements. Dans le cadre de cette chaîne opérationnelle, le centre météorologique de Nîmes, qui réalise l'ensemble des prévisions pour les départements du Gard et de la Lozère, est l'interlocuteur des autorités publiques locales pour la sécurité météorologique et la protection des biens et des personnes. Si la mission principale du Mont Aigoual est centrée, depuis plusieurs années, sur des enjeux pédagogiques et historiques, ses instruments d'observation n'en continueront pas moins pour autant à alimenter, comme ceux de nombreuses autres stations, la base de données nationale des observations météorologiques, qui nourrit le travail des experts prévisionnistes et qui forge la connaissance du climat des différentes régions de notre pays. La réalisation du bulletin téléphonique quotidien de prévision pour le massif des Cévennes méridionales, dont le site avait, à titre exceptionnel, conservé la réalisation jusqu'en 2012, a, depuis lors, été définitivement confiée au centre de Nîmes, qui en avait déjà la charge les deux jours de fin de semaine pendant toute la période hivernale et dont l'organisation, le matériel et les personnels répondent à l'état de l'art pour des prévisions locales de qualité. Les relations de confiance établies entre les autorités locales et Météo-France attestent du maintien du service météorologique rendu à cet égard. Météo-France s'efforce, par ailleurs, en chaque point du territoire, d'améliorer les services de kiosque téléphonique en y insérant, dans le respect des règles de la concurrence, des informations de proximité, parallèlement à la diffusion des données les plus complètes via les canaux d'information gratuits, tels que la télévision numérique, internet ou les services de téléphonie mobile. L'histoire du site du Mont Aigoual, si elle est inévitablement influencée par les évolutions de la science et des technologies de communication, se poursuit ainsi dans le cadre des missions de service public remplies par Météo-France. Sa vocation de vitrine de la météorologie de notre pays sera confortée dans l'avenir.
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