M. Roland Povinelli attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur les statistiques relatives à la consommation d'alcool par les mineurs.
Pour la première fois, une enquête montre la continuité de la consommation d'alcool du collège au lycée. Fondés sur deux enquêtes scolaires internationales, les résultats sont clairs : « Les premières consommations régulières comme les premières ivresses se développent fortement pendant les années collège pour s'intensifier tout au long du lycée. »
En classe de 6e, 59 % des élèves déclarent avoir déjà bu de l'alcool au moins une fois. Un taux qui s'élève à 83 % en 3e, jusqu'à culminer à 93 % en terminale. Le rythme d'absorption progresse également : 3 % des élèves de 4e en consomment au moins dix fois par mois, contre 27 % en terminale.
Le secondaire devient le lieu des premiers excès. Environ un collégien sur six et trois lycéens sur cinq reconnaissent avoir été ivres.
La consommation des 18-25 ans révèle un accroissement des consommations dites excessives depuis 2005, date de la dernière enquête. Si la consommation quotidienne ne concerne que 2,6 % des jeunes, à l'inverse, ils connaissent des pics d'alcoolisation de plus en plus fréquents. Trois sur dix déclarent être ivres au moins une fois par mois. Les étudiants sont les premiers concernés : ils avouent être ivres deux fois plus souvent qu'en 2005.
Chez les jeunes femmes, la consommation d'alcool a plus que doublé depuis 2005, 17,6 % des femmes concèdent au moins une ivresse par mois.
Il lui demande de préciser la position du Gouvernement.
La consommation et les usages à risque d'alcool représentent un sujet de préoccupation majeure pour le Gouvernement. La baisse globale de la consommation chez les 15 ans et plus depuis plusieurs décennies contraste avec une augmentation de la fréquence des usages à risque aigu d'alcool. Les alcoolisations ponctuelles intenses se développent, particulièrement chez les 15-34 ans. Selon l'enquête Escapad 2011, l'usage régulier d'alcool (10 fois ou plus dans le mois) par les jeunes de 17 ans est passé de 8,9 % en 2008 à 10,5 % en 2011. Le plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les conduites addictives pour 2013-2017 qui vient d'être adopté cible tout particulièrement les jeunes. Il prévoit en particulier de : développer les consultations jeunes consommateurs pour raccourcir le délai de prise en charge des jeunes en difficulté avec une substance psychoactive ; mettre en place des actions de prévention en direction des jeunes sans emploi et sans qualification ; élaborer des chartes entre les associations organisatrices d'événements festifs et les universités ; renforcer le partenariat entre les mondes professionnel et éducatif et les dispositifs médico-sociaux ; perfectionner la formation des professionnels de santé de premier recours ; intégrer les infractions liées à l'alcool dans les plans de contrôle des préfets de département ; élaborer des stratégies de communication adaptées aux spécificités des jeunes (réseaux sociaux etc.). Enfin, outre les actions menées par l'institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES), notamment les campagnes de communication destinées aux jeunes, de nombreuses associations et mutuelles interviennent pour prévenir ces conduites à risques auprès des jeunes. À ce titre, la direction générale de la santé subventionne plusieurs associations. La lutte contre l'alcool fait donc l'objet d'une forte mobilisation du Gouvernement. La stratégie nationale de santé ainsi que la future loi de santé publique vont venir renforcer les actions déjà engagées, en cohérence avec le plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les conduites addictives 2013-2017.
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