Question soumise le 30 mai 2013

Mme Mireille Schurch attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt sur la relance du gemmage en France. La récolte de résine de pins maritimes, appelée gemmage, a disparu en France depuis les années 1990, face à la concurrence chinoise et au manque de volontarisme, alors qu'elle représentait près de 30 000 emplois dans les années 1970.

Dans le cadre de la relance de la filière bois et de la mise en valeur raisonnée et raisonnable de nos forêts, il paraît opportun d'inscrire la production de la gemme comme un secteur d'activité à part entière de la filière bois. En effet, de l'essence de térébenthine et de la colophane, qui en sont issues, résultent de nombreux débouchés : parfumerie, cosmétique, adhésifs, chewing-gum, peintures, laques, vernis, marquage routier, etc.

Ainsi, la demande mondiale ne cessant d'augmenter et la Chine, principal pays producteur, tournant sa production vers son marché intérieur, les techniques actuelles de production permettraient une rentabilité de la reprise d'une production locale.

Actuellement, l'Europe utilise 325 000 tonnes de produits à base de résine. Or, elle n'en produit que 2 %. La relance de cette activité serait un moyen d'approvisionnement écologique, permettant de contribuer à l'emploi rural, mais aussi à la prévention d'incendies dans les pinèdes.

Elle lui demande quelles mesures il compte prendre pour recréer toute la filière en France, du gemmage à la distillation des dérivés de la résine, en passant par la recherche et les circuits commerciaux.

Réponse émise le 25 juillet 2013

Les potentialités de création de valeur et d'emplois liées à la relance de l'activité de gemmage dans les forêts de résineux d'Aquitaine apparaissent importantes, tout en répondant au regain d'intérêt pour les produits bio-sourcés et sans effets négatifs sur l'environnement. Un nouveau procédé de récolte de la résine, en vase clos, a été breveté et a fait l'objet d'une première récolte expérimentale en 2012. Une nouvelle récolte à l'aide de ce procédé a commencé en juin 2013. Une première unité de distillation, attestant du redémarrage de la filière de gemmage dans la région, doit être installée prochainement. Les services du ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt suivent ces travaux avec une grande attention et étudieront, en liaison avec les acteurs locaux, dont le pôle de compétitivité Xylofutur, toute possibilité d'aider à leur développement, en fonction des résultats obtenus au cours des prochains mois. La relance du gemmage pourrait constituer, si les potentialités sont avérées, une voie de diversification importante pour la forêt aquitaine.