M. Alain Fauconnier attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt sur le problème des agneaux néo-zélandais qui envahissent le marché avec des prix mettant en difficulté les éleveurs français. En effet, la moitié de la viande d'agneau néo-zélandaise importée en France l'est, au frais, sous la forme dite « chilled » par les professionnels. Il s'agit de pièces conditionnées dans un emballage en plastique étanche dans lequel l'oxygène est remplacé par du dioxyde de carbone, maintenu à une température comprise entre -1 et 0° C. Cette technique permet de conserver la viande d'agneau, sans la congeler, jusqu'à seize semaines et elle est donc présentée dans les étals et aux consommateurs comme de la viande fraîche. Or, cette viande a, en fait, parcouru 20 000 km en bateau pour arriver en France au terme d'un voyage de plus de six semaines. Par conséquent, il lui demande de bien vouloir lui indiquer la position du Gouvernement sur ce sujet.
Au sein de l'Union européenne, le Royaume-Uni (41 %), l'Irlande (19 %) et l'Espagne (10 %) demeurent les principaux pays fournisseurs de viande ovine à la France. La Nouvelle-Zélande représente un peu plus de 17 % des importations de viande ovine. En 2012, les expéditions de viande ovine à partir de la Nouvelle-Zélande à destination de la France étaient de 19 000 tonnes équivalent-carcasse (TEC) sur un total de 110 000 TEC. Les importations néo-zélandaises sont en baisse pour la troisième année consécutive, de près de 19 % par rapport à 2011. Les importations françaises sont constituées d'environ 88 000 TEC de viandes fraîches réfrigérées et de près de 22 000 TEC de viandes congelées. À destination de la France, la Nouvelle-Zélande exporte 40 % de viandes fraîches réfrigérées. Il s'agit essentiellement de morceaux non-désossés. En 2012, le taux d'auto-approvisionnement en viande ovine est de 46 %. La consommation a enregistré un nouveau recul de 3 % en 2012 par rapport à 2011. La présence de viande ovine sur les étals français demeure primordiale compte tenu de la baisse de la consommation observée. Devant le manque d'offre de la production française, la priorité pour le Gouvernement est d'éviter qu'une partie de la population ne se détourne de la consommation de cette viande. Pour autant, la viande ovine française doit poursuivre sa différentiation, par la poursuite du développement de sa production sous signes de qualité d'une part, et par la mise en avant de l'origine française de la viande ovine avec l'initiative privée de l'interprofession relative à la mention « viande ovine française ». Ce travail de mise en avant et de valorisation de l'origine française de la viande ovine doit plus largement s'intégrer dans la réflexion en cours au sein de l'ensemble des filières d'élevages sur le développement d'un socle commun à toutes les viandes, afin d'améliorer la valorisation des produits, et de contribuer à une meilleure rémunération de la production et de la transformation.
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