M. Jean-Michel Baylet attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt sur la crise conjoncturelle à laquelle doivent faire face les producteurs d'ail français et, plus particulièrement, les producteurs d'ail blanc.
En effet, pour la deuxième campagne successive, la situation du marché de l'ail s'est considérablement détériorée. L'impact de l'ail de Chine sur le marché mondial et la concurrence de l'ail blanc en provenance d'Espagne ont entraîné une baisse du prix payé aux producteurs français, contraints, pour nombre d'entre-eux, de vendre à perte le fruit de leur travail.
De surcroît, la pluviométrie excessive du printemps de 2013 est à l'origine d'une décoloration de l'ail blanc français qui, bien que n'ayant aucune conséquence réelle sur la qualité gustative du produit, rend une partie de la récolte non commercialisable.
Ainsi, entre concurrence déloyale et conditions climatiques défavorables, cette filière française subit la double peine. Un constat qui, inexorablement, affecte le tissu économique et social des territoires, tout particulièrement en Midi-Pyrénées, région qui produit 55 % de la récolte nationale et où l'ail blanc représente 80 % de la production régionale.
En conséquence, il l'interroge quant aux mesures concrètes qu'il entend prendre pour venir en aide aux producteurs d'ail français.
La filière française de l'ail est impactée depuis plusieurs années par des problèmes qualitatifs liés à la présence de tâches causées par effets de la météorologie, et subit une concurrence toujours plus agressive des produits d'importation notamment en provenance d'Espagne. Les prix à l'expédition sont particulièrement fluctuants d'une campagne à l'autre ; ils évoluent, à titre d'exemple sur les 5 dernières années, dans une fourchette de prix comprise entre 1,75 et 4 €/kg selon les données du réseau des nouvelles des marchés. Dans le même temps, les prix observés à la distribution sont stables à des niveaux compris généralement entre 7 et 10,5 €/kg (selon les mêmes sources et sur la même période). Ainsi, les marges des distributeurs, y compris dans les périodes où le prix payé aux producteurs peut paraître insuffisant, sont maintenues. Pour la campagne 2014, les prévisions font état d'une augmentation annoncée des volumes de production espagnole et l'adaptation des contingents d'importation d'ail chinois négocié dans le cadre de l'entrée dans l'Union européenne de la Bulgarie et la Roumanie, pourrait se traduire cette année par une argumentation de l'ordre de 12 000 tonnes du potentiel de commercialisation d'ail chinois dans l'Union européenne avec des conditions de droits de douanes favorables. Dans ce contexte, l'association nationale interprofessionnelle de l'ail a saisi le médiateur des contrats pour analyser la situation et contribuer à une meilleure répartition de la valeur ajoutée entre les différents maillons qui composent la filière. Des réunions sont prévues dans les prochaines semaines à ce sujet. Parallèlement, le ministère chargé de l'agriculture encourage cette filière à s'organiser en mobilisant les outils prévus par la politique agricole commune dans le cadre de l'organisation commune de marché : la filière de l'ail peut, par exemple, s'appuyer sur l'interprofession des fruits et légumes frais pour mettre en œuvre une stratégie qui contribue à améliorer la qualité de la production. Les responsables professionnels ont aussi la possibilité de mettre en place des organisations de producteurs reconnues et mobilisant des moyens par le biais d'un programme opérationnel cofinancé par des crédits du FEAGA, dans le but de planifier la production, d'accompagner sur un plan technique les producteurs, d'assurer la mise en marché des produits en concentrant l'offre tout en permettant un rééquilibrage du rapport de force commercial entre l'amont et l'aval, ou encore de financer des actions de promotion. Enfin, un plan pour la compétitivité et l'adaptation des exploitations agricoles permettra d'accompagner dès 2015 et pour 6 ans les efforts de modernisation des exploitations agricoles. Doté de 200 millions d'euros, soit un doublement des montants actuels, grâce à la mobilisation des crédits du 2e pilier de la PAC et à un effort supplémentaire sur les crédits du ministère de l'agriculture, ce plan a vocation à répondre aux besoins de modernisation des exploitants agricoles, en accompagnement des investissements en cohérence avec les stratégies de développement économique dans les territoires.
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