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Isabelle Pasquet
Question écrite N° 9741 au Ministère de l'agriculture


Valorisation des sous-produits de la vigne

Question soumise le 12 décembre 2013

Mme Isabelle Pasquet attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt sur la valorisation des sous-produits de la vigne.

En effet, une expérimentation nationale lancée par FranceAgriMer a permis d'étudier sur les plans techniques, économiques, environnementaux et réglementaires les différentes possibilités de valorisation et d'élimination des marcs que ce soit par épandage, compostage, méthanisation et distillation.

Les résultats de cette étude, présentés lors du conseil spécialisé « vin » de FranceAgriMer le 17 avril 2013, démontrent l'intérêt de la distillation d'un point de vue tant économique qu'environnemental.

Parallèlement, le plan national d'aides rédigé par le ministère de l'agriculture et transmis à la Commission européenne confirme le bien-fondé de la distillation.

Or, il semble que le principe de l'obligation de livraison des marcs et des lies en distillerie soit remis en cause, dans le but d'encourager la méthanisation promue dans le cadre du plan énergie méthanisation autonomie azote (EMAA), ce qui met en péril les entreprises concernées. Cette mesure déstabiliserait fortement le fonctionnement des distilleries qui aujourd'hui répondent à toutes les exigences environnementales. La suppression du principe de l'obligation de livraison des marcs et des lies en distillerie peut remettre en cause la viabilité même des distilleries par pertes de tonnages de marcs dans le temps et pourrait ainsi priver la production viticole d'un outil de régulation ex-post qui a été mobilisé dans un passé récent et qui distille chaque année au plan national plusieurs centaines de milliers d'hectolitres de vins au titre des dépassements de rendements autorisés.

Aussi, elle lui demande quelles sont ses intentions concernant l'avenir des distilleries.

Réponse émise le 30 janvier 2014

La réglementation communautaire interdit le surpressurage des raisins. Aussi, les détenteurs de sous-produits de la vinification sont tenus de les éliminer, dans le respect de la réglementation environnementale. Les États membres peuvent imposer à tous leurs producteurs ou à une partie d'entre eux de livrer aux fins de la distillation une partie ou la totalité des sous-produits de la vinification ou de toute autre opération de transformation du raisin, et ce sur la base de critères objectifs et non discriminatoires. En France, un arrêté interministériel du 17 août 2011 précise les modalités d'application des dispositions communautaires relatives à l'élimination des sous-produits de la vinification. Depuis plusieurs années, des voies d'élimination des sous-produits de la vinification alternatives à la distillation sont proposées aux producteurs. Une expérimentation nationale sur la valorisation des sous-produits de la vinification, réalisée de 2010 à 2013, a permis de disposer d'éléments sur les aspects techniques, économiques et environnementaux relatifs à ces différentes voies d'élimination des sous-produits. Dans ce contexte, les administrations compétentes ont entamé des discussions avec les représentants professionnels des secteurs concernés, afin d'examiner les modifications à apporter à l'encadrement réglementaire de l'élimination des sous-produits de la vinification pour prendre en compte ces éléments. Le Gouvernement poursuit, dans ce dossier, quatre objectifs : - faire respecter l'interdiction communautaire de surpressurage des raisins, qui correspond à une production de vins de qualité ; - apporter à tous les viticulteurs une solution d'élimination des sous-produits adaptée à leur situation ; - favoriser la modernisation, la diversification et le développement économique de l'activité des distilleries, y compris par la valorisation des sous-produits de la distillation ; - assurer le respect de l'environnement pour le traitement des sous-produits de la vinification. La concertation avec les représentants professionnels des filières concernées se poursuit sur cette base.

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