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Catherine Troendle
Question écrite N° 13389 au Ministère de l'économie


Avenir de la profession d'avocat

Question soumise le 16 octobre 2014

Mme Catherine Troendlé attire l'attention de M. le ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique sur l'avenir de la profession d'avocat.

Depuis plusieurs semaines, différents scénarii ont été annoncés concernant le projet de loi pour la croissance et le pouvoir d'achat, au regard des professions réglementées.

Ces derniers se sentent remis en cause dans leurs professions, c'est pourquoi ils ont massivement manifesté le 30 septembre 2014.

Les avocats, en particulier, s'inquiètent des trois projets que sont la suppression de la territorialité de la postulation des avocats, l'ouverture aux tiers du capital social des sociétés d'exercice libéral (SEL), et la création d'un statut de l'avocat en entreprise.

En effet, la suppression de la territorialité de la postulation des avocats risquerait d'amener naturellement les cabinets d'avocats à se concentrer en zones fortement urbanisées, au détriment des campagnes. La question du maillage du territoire serait remise en question.

Quant à l'ouverture aux tiers du capital social des SEL et la création d'un statut de l'avocat en entreprise, ces deux mesures risquent de nuire à l'indépendance de l'avocat, voire même au secret professionnel.

Elle lui demande donc quelles dispositions le Gouvernement entend prendre pour répondre aux inquiétudes légitimes des professions réglementées et plus particulièrement des avocats.

Réponse émise le 26 mars 2015

Le projet de loi pour l'activité porté par le ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique a été présenté en conseil des ministres en décembre 2014 et discuté au Parlement au premier trimestre 2015. L'ensemble du Gouvernement et en particulier les ministres les plus directement concernés y ont été associés. L'ambition de ce projet de loi est de déverrouiller l'économie française, d'encourager la mobilité sous tous ses aspects, notamment pour la jeunesse. Cette loi contribuera à trois grandes priorités de réforme : (i) moderniser le marché des biens et services en débloquant plusieurs secteurs ; (ii) stimuler l'investissement à travers l'intensification de l'agenda de simplification, l'encouragement de l'innovation et le renforcement de l'attractivité du territoire ; (iii) développer l'emploi et le dialogue social, en améliorant le fonctionnement du marché du travail. Après une large concertation, une réforme équilibrée et pragmatique des professions réglementées du droit et de la santé permettra la modernisation de ces professions. L'exclusivité de leurs missions de service public sera confirmée. La modernisation se fera sur plusieurs axes : installation et implantation facilitées, en particulier pour les jeunes professionnels, pour créer de l'activité ; ouverture de l'accès au capital pour encourager l'investissement, rendre l'activité plus efficace et encourager l'interprofessionnalité ; enfin, une réglementation des tarifs reflétant davantage les coûts réels. La loi prévoit notamment d'ouvrir le capital des professions du droit les unes aux autres et de leur permettre d'exercer ensemble. Le Gouvernement a été attentif, pour les avocats comme pour les autres professions concernées par le texte, à ce que la réforme garantisse le maintien de la qualité de services ainsi qu'un accès équitable de l'ensemble des citoyens à ces prestations. Les travaux parlementaires achevés en première lecture à l'Assemblée nationale ont significativement modifié le champs de la postulation territoriale concerné par le changement de régime. La réforme devrait se traduire par des opportunités nouvelles pour les cabinets d'avocats placés auprès des TGI.

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